Paris (awp/afp) - L'humeur était à l'attentisme mercredi sur les Bourses mondiales, à quelques heures de la décision de politique monétaire de la banque centrale américaine, tandis que les tensions géopolitiques faisaient bondir pétrole, gaz et dollar.

Après une ouverture dans le rouge coïncidant avec la décision de Vladimir Poutine de décréter une mobilisation partielle pour renforcer ses troupes en Ukraine, les indices européens se sont redressés en fin de matinée.

Vers 14h00 GMT, Paris progressait de 0,19%, Londres de 0,26% et Milan de 0,49%. La Bourse de Francfort, plus sensible aux variations de prix du gaz, grappillait 0,11%. A Zurich, le SMI cédait 0,51%.

La Bourse de New York évoluait en hausse, le Dow Jones gagnait 0,61%, le S&P 500 0,60% et le Nasdaq 0,36%.

Tous les yeux sont rivés vers Washington, où la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine devrait se conclure par une nouvelle remontée de son taux directeur, la cinquième d'affilée depuis mars.

"La plupart des investisseurs s'attendent déjà à un relèvement massif des taux de la Fed" et l'ont intégré dans les prix, constate Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

La plupart des analystes prévoient une hausse de 75 points de base, comme à l'issue des réunions de juin et juillet, mais une minorité du marché estime qu'une amplitude d'un point de pourcentage est possible pour tacler une inflation record.

"Une hausse de 75 points de base à l'occasion de la prochaine réunion a déjà été actée. Et si la Fed procédait à une hausse de 100 points de base, elle enverrait un message fort de nature à effrayer certains investisseurs", estime Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest.

Dans la mesure où les marchés ont largement intégré ce durcissement monétaire, les investisseurs surveilleront surtout les commentaires du président de la Fed, Jerome Powell, ses prévisions actualisées concernant la croissance, l'inflation et le taux de chômage, pour se faire une idée de la trajectoire des taux d'intérêt pour la suite.

Regain de tensions géopolitiques ___

L'annonce par Moscou de la mobilisation partielle en Russie et de "référendums" d'annexion de territoires ukrainiens ravivait les craintes géopolitiques, favorisant les valeurs refuge comme le dollar, face au risque d'une nouvelle escalade de la guerre en Ukraine.

Le dollar bondissait à un plus haut en vingt ans face à un panier d'autres grandes devises. Le billet vert gagnait 0,64% à 0,9907 dollar pour un euro et 0,39% face à la livre sterling à 1,1337 dollar pour une livre, vers 13h50 GMT.

L'or montait de 0,45% à 1.672,04 dollars l'once.

Du côté de l'énergie, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 0,81%, à 91,24 dollars, vers 13h50 GMT. Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, dont c'était le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, avançait de 0,98% à 84,77 dollars.

Sur le marché du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen, évoluait en hausse de 2,17% à 198,47 euros le mégawattheure (MWh) mais restait tout de même en baisse de près de 40% par rapport au sommet atteint fin août à 342 euros, proche de son record historique.

Le secteur de la défense en profitait avec BAE Systems qui prenait 4,61% à Londres, Thales 5,26% à Paris, Leonardo 5,25% à Milan ou encore Lockheed Martin en hausse de 2,87% à Wall Street.

Uniper toujours plus bas ___

L'Etat allemand va nationaliser le géant gazier Uniper, en rachetant l'ensemble des actions au prix unitaire de 1,70 euro au groupe finlandais Fortum (+10,95% à Helsinki) qui détient l'entreprise allemande.

Le prix de l'action Uniper chutait encore de plus de 30% mercredi, après avoir perdu 93% de sa valeur depuis le début de l'année, et ne valait plus que 2,87 euros.

afp/rp