Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales fluctuaient sans tendance lundi, à l'entame d'une semaine qui sera animée par les banques centrales, notamment la Réserve fédérale américaine (Fed) qui se réunira mardi et mercredi.

Prudentes à l'ouverture, les places européennes sont passées légèrement dans le vert après la publication d'indicateurs sur l'économie de la zone euro. Vers 11H40 GMT, Londres gagnait 0,13%, Francfort 0,24%, Milan 0,26%. Seule Paris était en retrait (-0,20%). En Suisse, l'indice vedette SMI montait de 0,19%.

A New York, les contrats à terme des trois principaux indices laissaient présager une ouverture en baisse d'environ 0,4%.

En Chine, Shanghai a cédé 0,77% et Hong Kong 1,18%, freinés par une contraction plus forte qu'anticipé de l'activité manufacturière en octobre dans le pays, où les restrictions anti-Covid pénalisent l'économie.

En pleine saison de publications de résultats d'entreprises, l'attention des investisseurs va se tourner mercredi vers la Banque centrale américaine, qui devrait selon les analystes relever ses taux de 75 points de base pour la quatrième fois consécutive.

Les marchés sont en train de jauger si "les banques centrales commencent à remettre en question le rythme agressif du resserrement monétaire auquel nous avons assisté ces derniers mois", commente Neil Wilson, analyste de Markets.com.

En plus de la Fed, la Banque d'Angleterre et la Banque centrale d'Australie se réunissent cette semaine, après que la Banque centrale du Canada et la Banque centrale européenne ont relevé leurs taux directeurs la semaine dernière. Ces deux dernières ont été perçues comme plus accommodantes que ces derniers mois par les investisseurs.

L'espoir d'une inflexion de la politique de la Fed est nourri chez les investisseurs par des signes de ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis et de certains pans de l'économie, notamment le marché immobilier américain.

En zone euro, la croissance économique a nettement ralenti au troisième trimestre, mais a résisté un peu mieux qu'attendu, tandis que l'inflation a encore accéléré en octobre, à +10,7%, un nouveau record. Ce chiffre d'inflation, plus élevé que ce que prévoyaient les analystes sondés par Factset, ne perturbait pas les marchés.

Sur le marché obligataire, le taux de la dette allemande à 10 ans, qui fait référence pour l'Europe, s'établissait à 2,14% vers 11H35 GMT, en très légère hausse par rapport à la clôture de vendredi.

La Russie fait bondir le blé

Le cours des contrats à terme sur le blé bondissait de 5% à Chicago et de 3,6% sur le marché Euronext vers 11H35 GMT.

La Russie a suspendu samedi l'accord sur les exportations de céréales des ports ukrainiens, vitales pour l'approvisionnement alimentaire mondial, après une attaque de drones ayant visé ses navires en Crimée annexée, que Moscou a imputé à l'Ukraine et à la Grande-Bretagne.

Cet accord céréalier, conclu en juillet sous l'égide de l'ONU et de la Turquie, avait permis l'exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février.

Reprise chez Royal Mail

Le groupe International Distributions Services, maison mère de Royal Mail, grimpait de 7,28% à Londres, après l'annonce de la suspension de plusieurs jours de grève des salariés et l'abandon par le gouvernement d'une enquête liée à l'augmentation de la participation de son principal actionnaire, le tchèque Vesa.

Du côté des devises et des matières premières

Les prix du pétrole reculaient, face aux craintes concernant l'économie chinoise.

Le baril de Brent du mer du Nord pour livraison en décembre reculait de 1,17% à 94,65 dollars, celui de WTI américain de 1,51% à 86,56 dollars vers 11H30 GMT.

Le dollar s'appréciait face aux autres devises, renforcé par l'approche d'une nouvelle hausse des taux de la Fed.

L'euro reculait de 0,37% face au billet vert, à 0,9928 dollar vers 11H30 GMT. La livre reculait de 0,64% à 1,1541 dollar. Le yen perdait 0,70% à 148,64 yens pour un dollar.

Le bitcoin se stabilisait à 20.730 dollars, ne bénéficiant pas de l'annonce du chef des finances de Hong Kong qui réfléchit à légaliser l'échange de cryptomonnaies par les investisseurs particuliers.

afp/al