Paris (awp/afp) - L'enthousiasme du début d'année sur les marchés actions retombait nettement jeudi, plusieurs déclarations de banquiers centraux calmant les ardeurs acheteuses des investisseurs, y compris en Europe.

Les places financières européennes subissaient un net recul: Paris perdait 1,72%, Londres 1,22%, Francfort 1,66% et Milan 1,46% peu avant 12H45 GMT. A Zurich, le SMI abandonnait 0,66%.

En Asie, Tokyo a reculé de 1,44%, au lendemain d'une hausse de 2,5% permise par le statu quo monétaire de la Banque du Japon. Hong Kong a reculé de 0,12%, alors que Shanghai a pris 0,49%.

Aux Etats-Unis, d'où la tendance de baisse est partie mercredi, les contrats à terme laissaient augurer une ouverture à nouveau dans le rouge, autour de -0,8%.

Les statistiques économiques de mercredi aux Etats-Unis continuent de peser sur la tendance, comme la production industrielle ou les ventes de détail, qui se sont contractées plus qu'attendu.

Si dans les indicateurs, "ce qui est mauvais est bon" parfois pour les marchés, qui espèrent qu'un ralentissement économique pousse les banques centrales à se montrer plus souples, "ce qui est trop mauvais est... mauvais" explique John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud. "C'est donc le risque de récession qui a pris le dessus" explique-t-il.

Les banquiers centraux ont aussi répété depuis deux jours leur détermination à rester vigilant face à l'inflation, que ce soit James Bullard pour la Réserve fédérale américaine ou le gouverneur de la Banque centrale européenne Karl Kloss jeudi.

A Davos, la présidente de la BCE Christine Lagade a affirmé que l'activité en zone euro serait "bien meilleure" cette année que redouté initialement. Elle a aussi répété que l'institution envisageait de relever encore fortement ses taux directeurs au cours des prochaines réunions, avec 0,50 point de pourcentage attendu, afin de lutter contre l'inflation "encore beaucoup trop élevée".

Sur le marché obligataire, les taux des Etats remontaient légèrement, après avoir touché des plus bas depuis un mois en Europe, et de quatre mois aux Etats-Unis.

Les prix du pétrole étaient également en baisse jeudi, après s'être retournés en fin de séance mercredi en raison des craintes sur la croissance. Le baril de Brent de la mer du Nord reculait de 0,48% à 84,57 dollars, et le WTI américain de 0,60% à 79,01 dollars vers 12H25 GMT.

Toyota va produire moins ___

L'action du numéro un mondial de l'automobile Toyota a reculé de 2,36%, l'entreprise étant toujours affectée par diverses perturbations sur ses chaînes d'approvisionnement, dont la pénurie de semi-conducteurs. Toyota a annoncé mercredi qu'il comptait produire 750.000 véhicules en février, un niveau inférieur aux attentes qui risque de compliquer l'atteinte de son objectif annuel 2022/23 de 9,2 millions d'unités produites.

Le secteur automobile européen était aussi en baisse, comme Renault (-2,25%), Continental (-4,71%) ou Faurecia (-3,84%).

Dr Martens au pied du mur ___

La marque de chaussures britannique Dr. Martens, secouée ces derniers mois par la crise économique, plongeait de plus de 26% à Londres à l'ouverture après avoir dit anticiper jeudi des résultats moins bons que prévu pour son exercice complet.

Le groupe de vente de vêtements en ligne Boohoo, qui a lui aussi annoncé des résultats en berne, reculait de 7,22% à la Bourse de Londres. La plateforme de livraison de courses Ocado reculait aussi de 3,41%.

Du côté des devises ___

L'euro était en légère hausse de 0,23% à 1,0819 dollar vers 12H40 GMT.

Au lendemain d'une nette baisse mercredi après le statu quo de la Banque du Japon, le yen remontait face au dollar et aux monnaies européennes.

Après avoir mis fin mercredi à une série de 14 jours de hausse, du jamais vu depuis 2013, le bitcoin baissait légèrement de 0,15% à 20.750 dollars.

afp/rp