Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient inquiets des risques de récession dans la perspective de taux d'intérêt toujours plus élevés, et attentifs aux derniers événements de la guerre en Ukraine qui laissent craindre de nouveaux dérapages.

En Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de 2,64%, pénalisée par les valeurs technologiques au lendemain d'un jour férié. A Hong Kong, l'indice Hang Seng lâchait 1,6% vers 06H30 GMT.

Les indices européens poursuivaient leur repli après quatre séances de baisse d'affilée: Paris reculait de 0,20%, Francfort de 0,32% et Londres de 0,50% vers 07H30 GMT.

La dégradation du marché obligataire et les inquiétudes quant à la saison des résultats qui va s'ouvrir cette semaine ont pesé lundi sur la tendance en plus du risque géopolitique.

Lundi, Wall Street avait aussi fini lundi dans le rouge, attentiste avant la publication redoutée de nouveaux chiffres sur l'inflation américaine jeudi.

"L'humeur sur le marché est morose cette semaine avec l'escalade des tensions en Ukraine, l'augmentation des cas de Covid en Chine, les tensions grandissantes entre les Etats-Unis et la Chine, le mouvement de ventes sur les emprunts américains et d'autres Etats, l'implacable appréciation du dollar", énumère Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Donnée déterminante cette semaine pour l'orientation des marchés, l'indice des prix à la consommation (CPI) sera publié jeudi. L'inflation devrait être encore supérieure à 8% en glissement annuel pour le septième mois consécutif.

Depuis mars, la Réserve fédérale américaine relève vigoureusement ses taux directeurs pour renchérir les conditions financières afin de comprimer la demande et freiner l'inflation.

Le marché commence à percevoir des signes de tassement de certains prix mais au vu de la robustesse du marché de l'emploi américain, il s'attend à une nouvelle remontée des taux en novembre aux Etats-Unis qui pourrait plonger en récession l'économie mondiale.

La vice-présidente de Lael Brainard la Réserve fédérale américaine (Fed) a averti lundi que "la politique monétaire serait restrictive pour quelque temps afin de s'assurer que l'inflation recule". Elle a aussi prévenu que la modération de la croissance économique due au resserrement des conditions financières n'était pas encore tout-à-fait visible.

Sur le front monétaire, les yeux étaient à nouveau tournés vers le Royaume-Uni, où la Banque d'Angleterre a annoncé mardi élargir ses rachats de dette britannique aux "bons indexés", en raison des "dysfonctionnements" persistant sur les marchés, qui avaient été plongés dans la tourmente par la présentation d'un vaste paquet de mesures budgétaires du gouvernement de Liz Truss.

Signe d'un apaisement sur le marché obligataire, le rendement des emprunts britannique à 10 ans refluait à 4,38% mardi matin après avoir atteint la veille 4,68% en fin de séance à 16H00 GMT, témoignant d'une demande en baisse.

La Tech dans le dur

Les actions des entreprises japonaises du secteur des semi-conducteurs ont dévissé après les nouvelles mesures prises par Washington pour restreindre encore davantage l'accès de la Chine aux technologies américaines dans les semi-conducteurs: Tokyo Electron a plongé de 5,48% à 36'700 yens, Advantest de 4,9% à 6980 yens et Screen Holdings de 5,19% à 7850 yens.

Tout le secteur technologique sur le Nikkei a été touché, à l'instar du poids lourd Sony qui a lâché 4,09% à 9486 yens.

En Europe, les actions françaises Capgemini (-0,92%) et Worldline (-1,45%) étaient mal orientées, comme Infineon qui perdait 1,52% et SAP (-0,71%) à Francfort.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar se maintenait à des niveaux très élevés par rapport au yen, à raison d'un dollar pour 145,58 yens vers 07H20 GMT contre 145,72 yens lundi à la fin des échanges.

La monnaie européenne se stabilisait face au yen, un euro valant 141,36 yens contre 141,38 yens la veille. Elle remontait très légèrement (+0,11%) face au dollar, s'échangeant pour 0,9712 dollar contre 0,9702 dollar lundi.

Le marché du pétrole évoluait en baisse: vers 07H20 GMT, le baril de WTI américain cédait 1,15% à 90,07 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,99% à 95,29 dollars.

afp/buc