Paris (awp/afp) - Wall Street hésitait vendredi alors que la consommation, moteur de la croissance américaine, montrait des signes d'essoufflement, tandis que les places européennes gardaient leur cap positif dans l'espoir de banques centrales plus souples dans les prochains mois.

La Bourse de New York ne savait sur quel pied danser entre des résultats bancaires décents et des ventes au détail décevantes aux États-Unis: l'indice Dow Jones était stable à +0,01%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 0,19%, et le S&P 500 grappillait 0,05%, quelques minutes après l'ouverture.

Du côté des Bourses européennes, Paris gagnait 0,70%, au-dessus des 7.500 points. Francfort prenait 0,70%, Londres 0,76% et Milan 1,08% vers 13H50 GMT. A Zurich, le SMI gagnait 0,89%.

Quatre des plus grandes banques américaines ont dévoilé vendredi des résultats confortables pour le premier trimestre grâce notamment à la hausse des taux d'intérêt, semblant avoir été à peine touchées par les remous qui ont ébranlé il y a à peine un mois le monde de la finance.

"Si les marchés sont optimistes, les risques macroéconomiques devant nous restent nombreux et bien réels", écrit Florent Pochon, économiste à Natixis Research CIB.

"La semaine prochaine, les chiffres d'activité chinois, d'immobilier américain et les indicateurs PMI européens testeront cet optimisme, tout comme les résultats du premier trimestre qui débutent vraiment ce vendredi et qui devraient dessiner une contraction franche des bénéfices des entreprises américaines", poursuit-il.

Publiées vendredi, les ventes au détail ont reculé de 1% en mars par rapport à février aux États-Unis, bien plus que prévu, signe que la consommation ralentit, en raison du relèvement des taux directeurs destiné à juguler la forte inflation.

D'un point de vue du marché, une consommation qui freine et une inflation hors énergie et alimentation qui reste élevée sont loin de représenter un scénario idéal pour les actions.

Les investisseurs retiennent toutefois qu'un tassement de l'inflation plus prononcé permettrait à la banque centrale américaine non seulement de cesser d'augmenter ses taux directeurs après la prochaine réunion en mai, mais aussi de les baisser d'ici la fin de l'année.

Les taux directeurs sont les principaux outils d'une banque centrale pour tenter de maîtriser l'inflation, via une hausse du coût du crédit, mais cette politique entraîne également un ralentissement de l'économie.

En zone euro, l'inflation devrait poursuivre sa baisse dans les prochains mois grâce à la chute des prix de l'énergie et aux hausses de taux, mais il subsiste des "incertitudes considérables", a prévenu vendredi la présidente de la BCE Christine Lagarde.

JPMorgan record ___

Le chiffre d'affaires de JPMorgan, la plus grande banque américaine par la taille des actifs, a grimpé de 25% à un record au premier trimestre.

Celui de Citigroup, la 3e banque américaine, a augmenté de 12% "en dépit de l'environnement tumultueux pour les banques", a souligné sa patronne, Jane Fraser.

JPMorgan a vu son bénéfice net bondir de 52% à 12,6 milliards de dollars. Celui de Wells Fargo a augmenté de 34% à 4,7 milliards de dollars, celui de Citigroup de 7% à 4,6 milliards et celui de PNC de 18% à 1,6 milliard.

Ces résultats étaient bien accueillis à Wall Street où JPMorgan prenait plus de 5% dans les échanges électroniques, Wells Fargo 2%, Citigroup 1,5% et PNC 1,3%.

Superdry se fait sécher ___

La marque britannique de vêtements Superdry dévissait de plus de 17%, après avoir indiqué que "la performance de ses ventes restait difficile", ce qui l'a conduite à retirer sa prévision d'être "globalement à l'équilibre" pour son exercice 2023.

888 a la cote ___

Le site de paris en ligne britannique 888 grimpait de 19% après l'annonce d'une hausse de 74% de son chiffre d'affaires à 1,2 milliard de livres l'an dernier (malgré une perte nette annuelle de 120,5 millions de livres) et des perspectives optimistes pour 2023.

Du côté des devises et du pétrole ___

Sur le marché des changes, le dollar remontait face à l'euro qui s'échangeait pour 1,1027 dollar (-0,17%) vers 13H40 GMT.

Les prix du pétrole regagnaient un peu de terrain vendredi en dépit des craintes de récession côté consommateurs. Le baril de WTI américain montait de 0,80% à 82,82 dollars vers 13H45 GMT et celui de Brent de la mer du Nord gagnait 0,69% à 86,68 dollars.

afp/rp