New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont conclu en baisse jeudi, après de nouvelles hausses des taux de la BCE et de la Fed, et sur fond de turbulences parmi les banques régionales américaines.

Londres a perdu 1,10%, Paris 0,85% et Milan 0,61%, toutes trois étant désormais retombées proches de leur plus bas niveau depuis un mois. Francfort a cédé 0,51%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,43%.

L'indice Dow Jones a lâché 0,86% et le S&P 500 a cédé 0,72%, pour descendre à leur plus bas depuis fin mars, tandis que le Nasdaq a reculé de 0,49%.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi ses principaux taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, poursuivant sa politique de resserrement monétaire contre l'inflation en zone euro, mais à un rythme moins soutenu que précédemment.

Comme la Fed (la banque centrale américaine) la veille, elle n'a pas donné d'indication claire sur la suite du cycle de hausses de taux face à une inflation qui reste élevée.

Mercredi, les investisseurs n'avaient pas apprécié les déclarations de Jerome Powell, le président de la Fed, qui a affirmé qu'"aucune décision sur une pause n'a été prise aujourd'hui" et a écarté l'idée d'une baisse des taux cette année.

La BCE a aussi rappelé que "l'inflation continue d'être trop élevée pour trop longtemps" et sa présidente Christine Lagarde a répété lors de sa conférence de presse jeudi que l'institution "ne faisait pas de pause".

Ces décisions "pourraient également indiquer qu'elle entre dans la dernière phase de son cycle monétaire (...)", estime Isabelle Vic-Philippe responsable des marchés européens pour Amundi.

L'institution de Francfort a aussi abordé la réduction de la taille de son bilan. Il est "difficile" d'évaluer dans quelle mesure cela va avoir l'effet d'"un resserrement supplémentaire" sur les conditions de financement, explique l'experte.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes des Etats européens descendaient après la réunion de la BCE, le taux de l'emprunt à 10 ans allemand s'établissant à 2,18% contre 2,24% la veille.

PacWest au centre des craintes ___

Les craintes des investisseurs concernant les banques régionales américaines ont été ravivées par Pacwest, qui s'est effondrée de 50,62%.

La banque envisagerait des options afin de lever des fonds, mais, voulant calmer les esprits, elle a assuré qu'elle n'avait pas constaté de mouvement sortant de l'ordinaire sur ses dépôts.

Western Alliance a plongé de 38,52% et Zions Bancorporation de 12%.

La banque canadienne TD Bank a annoncé renoncer à sa fusion avec le prêteur américain First Horizon pour des questions de régulation. First Horizon a chuté de 33,16%.

Les grands noms du secteur ont aussi été pénalisés comme Wells Fargo (-4,25%) ou Bank of America (3,12%).

Des résultats peu appréciés ___

Paramount Global a dévissé de 28,35% après avoir annoncé une perte trimestrielle de 1,12 milliard de dollars malgré une hausse de ses abonnés à son service de streaming et avoir réduit son dividende.

Parmi les résultats d'entreprises à Paris ArcelorMittal (-5,44%), Capgemini (-2,50%), Veolia (-2,62%), Legrand (-1,70%) ont aussi souffert.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les prix du pétrole ont tenté sans succès un rebond technique.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), variété américaine de référence, pour livraison en juin, s'est effrité de 0,05% à 68,58 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord, à échéance en juillet, a grignoté 0,23% à 72,50 dollars.

L'euro fléchissait face au dollar (-0,43% à 1,1015 dollar) avec le ralentissement de la hausse des taux de la BCE.

La livre a atteint un plus haut d'un an face au dollar, à 1,2593 dollar, en début de séance. Vers 19H55 GMT, elle valait 1,2573 dollar.

Le bitcoin prenait 1,28% à 28.893 dollars.

afp/rp