Paris (awp/afp) - L'incertitude quant aux politiques monétaires des banques centrales, aux Etats-Unis comme en Europe, continuent de plomber les marchés mondiaux jeudi, qui se laissaient aussi entraîner par le recul du secteur automobile.

Aux Etats-Unis, Wall Street a ouvert en baisse, le Dow Jones reculait de 0,46%, le Nasdaq de 0,34% et le S&P 500 de 0,51% vers 14H10 GMT.

En Europe, après une ouverture hésitante, les indices étaient dans le rouge vers 14H10 GMT: -0,26% à Paris, -0,74% à Francfort, -0,11% à Londres et -1,12% à Milan.

"Nous sommes maintenant à un moment clé dans le cycle de resserrement (monétaire des banques centrales, ndlr), rendu d'autant plus difficile par la mini-crise bancaire du mois dernier et les répercussions qu'elle aura sur le crédit et l'économie au cours du reste de l'année", note Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Selon le "Beige Book" (Livre beige), qui regroupe l'ensemble des enquêtes réalisées par les douze antennes régionales de la Réserve fédérale américaine (Fed), les volumes de prêts accordés par les banques aux Etats-Unis ont "diminué" au mois de mars et début avril, c'est-à-dire depuis la crise bancaire provoquée par la faillite de la banque SVB.

Dans le bilan de sa dernière réunion monétaire en mars, la Fed a aussi estimé que les récentes difficultés bancaires "pourraient mener à une légère récession" cette année aux Etats-Unis. Et "soit la récession est profonde et dans ce cas, sauve qui peut, soit elle est légère et là, ce n'est pas la fin du monde", estime Stephen Ausseur de Natixis Wealth Management.

Mais pour l'heure, en zone euro comme aux Etats-Unis, l'inflation se maintient à un niveau jugé encore trop élevé. Par ailleurs, mercredi le marché a été surpris par le niveau de l'inflation au Royaume-Uni resté en mars au-dessus de 10%, ce qui encourage la Banque d'Angleterre à poursuivre dans la voie du resserrement monétaire.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américains à dix ans reculait (3,53% vers 14H00 GMT, contre 3,59% à la clôture la veille) après la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage, au plus haut depuis août, signal d'un ralentissement de l'économie.

Le secteur automobile poursuit son dérapage

A Wall Street, Tesla a dévissé à l'ouverture et baissait de 7,08% vers 14H05 GMT. Les investisseurs ont mal accueilli les baisses de prix répétées au cours des derniers mois réalisées par Tesla pour stimuler la demande pour ses véhicules électriques. Si la décision permet à ses ventes de continuer à grimper, elle pèse aussi sur ses profits.

"Nous voulons continuer à vendre le plus de voitures possibles malgré l'environnement macroéconomique incertain", avait souligné Elon Musk mercredi lors d'une conférence téléphonique après la publication des résultats trimestriels mercredi.

Dans le sillage de l'américain, c'est tout le secteur qui en pâtissait jeudi. Vers 14H05 GMT, à Paris l'action de Renault chutait de 7,69%, Michelin de 3,98%, Stellantis reculait de 5,77% et Faurecia de 7,09%. A Francfort, Porsche perdait 4,32%, Volkswagen 3,46%, BMW 4,38%. A Milan, Ferrari lâchait 2,12%.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar se stabilisait jeudi face à l'euro, les analystes se focalisant sur des discours de membres de la Fed avant une période de silence qui débutera samedi à l'approche de leur réunion. Vers 14H00 GMT, l'euro prenait 0,20% à 1,0978 dollar pour un euro.

Les cours du pétrole poursuivent leur baisse, sur fond d'inquiétudes pour la croissance et la demande de brut. Vers 14H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 2,09%, à 81,38 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, dont c'est le dernier jour de cotation, abandonnait 2,29%, à 77,34 dollars.

afp/buc