Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes sont en hausse, le marché obligataire se détend et l'euro faiblit, les investisseurs espérant que la Banque centrale européenne soit arrivée au pic de sa politique de resserrement monétaire jeudi après une dixième hausse des taux directeurs.

Les places européennes, qui ont ouvert autour de l'équilibre, évoluaient en terrain positif: vers 13H50 GMT, Paris gagnait 1,04%, Francfort 0,75%, Londres 1,59% et Milan 1,07%.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé jeudi son taux d'intérêt de référence à son plus haut niveau depuis 1999, mais la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré "ne pas pouvoir dire que le pic a été atteint" lors d'une conférence de presse.

Elle a toutefois estimé que les taux ont atteint des niveaux qui apporteront "une contribution substantielle" à la baisse souhaitée de l'inflation" et que la prochaine décision de l'institution en matière de taux dépendra "des données" économiques, laissant malgré tout les analystes espérer que le resserrement monétaire de l'institution touche à sa fin.

La BCE a également relevé ses prévisions d'inflation pour les années 2023 et 2024, en raison de l'impact des prix de l'énergie.

Les nouvelles projections macroéconomiques de l'institution monétaire prévoient une hausse des prix de 5,6% en 2023, puis 3,2% en 2024 et 2,1% en 2025, se rapprochant de l'objectif à moyen terme de 2,0%.

"La baisse des prévisions d'inflation à moyen terme de la BCE devrait conduire le taux d'intérêt de l'emprunt à 10 ans allemand à se stabiliser autour de 2,5% et le marché à s'attendre à un début de réduction des taux de la BCE au printemps prochain", a commenté Patrick Barbe, responsable des marchés obligataires européens chez Neuberger Berman.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt se détendaient nettement en Europe, passant de 2,65% mercredi à 2,59% jeudi pour l'intérêt de l'emprunt de l'Etat allemand à 10 ans.

Du côté des devises, l'euro faiblissait face au dollar et aux autres devises: il lâchait 0,63% à 1,0662 dollar.

De l'autre côté de l'Atlantique, Wall Street a ouvert en hausse, plutôt satisfaite de la volée d'indicateurs publiés avant l'ouverture, qui ont témoigné de la fermeté de la consommation aux Etats-Unis mais aussi d'une inflation toujours tenace.

Le Dow Jones s'octroyait 0,61%, l'indice Nasdaq gagnait 0,28% et l'indice S&P 500 prenait 0,48%.

Arm sous les projecteurs

Le concepteur britannique de puces électroniques Arm vise une valorisation proche de 52 milliards de dollars pour ses débuts jeudi à la Bourse de New York, la plus grosse introduction depuis près de deux ans, selon le prix fixé mercredi pour son action.

Arm, dont les modèles de semi-conducteurs sont intégrés à 99% des smartphones dans le monde, a arrêté à 51 dollars le prix unitaire du titre coté à partir de jeudi sur le Nasdaq. Le cours n'était pas encore disponible à 14H00 GMT.

THG dévisse à Londres

Le groupe de vente de produits de nutrition et cosmétiques en ligne THG plongeait de plus de 23% à la Bourse de Londres après une perte nette semestrielle creusée. Il a perdu plus de 90% de sa valeur depuis son introduction en Bourse, il affiche toutefois une hausse de 65% depuis le début de l'année.

Le pétrole, toujours plus haut

Les cours du pétrole poursuivaient leur hausse, proche de leur plus haut depuis dix mois, malgré le gonflement des stocks de brut aux Etats-Unis, le marché se focalisant sur les prévisions de l'AIE comme de l'Opep d'un important déficit de l'offre mondiale dès la fin de l'année.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 1,55% à 93,30 dollars vers 13H50 GMT.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en octobre, gagnait 1,51% à 89,86 dollars.

afp/buc