Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers étaient plutôt bien orientés mardi, mais la prudence est encore de mise face au risque de récession qui n'aide pas à tirer un trait sur le bilan morose de 2022.

Les Bourses européennes ont ouvert sans tendance. Après de fortes hausses lundi, Paris progressait encore de 0,50%, Francfort de 0,69% et Milan de 0,54% vers 08H30 GMT. Londres, fermée lundi, grimpait de 1,65%, s'alignant avec les hausses enregistrées la veille sur les autres places. Le SMI suisse gagnait 1,93% pour sa première séance de l'année.

En Chine, les places boursières ont d'abord enregistré des pertes en début de séance mardi, avant de repartir à la hausse. Hong Kong a gagné 1,84%, Shanghai 0,88% et l'indice CSI 300 de Shenzhen 0,42%.

L'activité manufacturière en Chine a reculé en décembre pour le cinquième mois consécutif, les foyers de cas de Covid ayant perturbé le fonctionnement des usines, selon un indice indépendant publié mardi.

La contraction est plus marquée qu'en novembre mais "légèrement mieux que les attentes", selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank, ce qui a été accueilli positivement par les investisseurs.

Plus globalement, les inquiétudes autour du ralentissement de l'économie mondiale ont été ravivées par les déclarations de la directrice générale du FMI Kristalina Georvieva, qui a dit dimanche s'attendre à ce qu'un tiers de l'économie mondiale entre en récession en 2023.

"Les trois grandes économies, Etats-Unis, Union européenne, Chine, ralentissent simultanément", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision américaine CBS, ajoutant s'attendre à ce que la moitié des Etats de l'UE connaissent une récession en 2023.

"La Chine sera également confrontée à une +année difficile+ -- même le revirement soudain de la politique du "zéro Covid" ne suffira pas à relancer la croissance, car la gestion particulièrement désastreuse de la pandémie et l'abandon des mesures de lutte contre la pandémie ont provoqué" la plus forte vague de Covid au monde, commente Ipek Ozkardeskaya.

L'évolution des taux d'intérêt occupe aussi le podium des préoccupations des investisseurs.

"L'événement principal de la semaine sera le rapport sur l'emploi de décembre publié vendredi" aux Etats-Unis, selon Stephen Innes, analyste de SPI Asset management, des chiffres scrutés par la Réserve fédérale américaine dans sa lutte contre l'inflation, en partie alimentée par une marché de l'emploi tendu et les hausses de salaires.

Le compte-rendu de la réunion de la Fed de décembre, attendu mercredi, "sera également un élément important des anticipations de politique monétaire", ajoute Stephen Innes.

Les actions britanniques en fanfare

La Bourse de Londres étant restée fermée lundi, les actions britanniques bondissaient mardi pour rattraper leur léger retard. En haut du FTSE 100 figure le secteur du tourisme avec Tui (+6,38%), Carnival (+5,80%) et le motoriste Rolls Royce (+4,97%).

Les secteurs pétroliers et miniers n'étaient pas en reste. Tullow Oil grimpait de 3,25%, BP de 3,92%, Shell de 4,54%, Glencore de 2,21%, Antofagasta de 0,59% et Rio Tinto de 1,09%.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar est repassé mardi sous la barre des 130 yens, une première en séance depuis début juin 2022, alors que les spéculations sur un prochain resserrement monétaire de la Banque du Japon (BoJ) continuent d'aller bon train.

Le yen gagnait 0,11% face au dollar à 130,66 yens pour un dollar vers 08H25 GMT.

L'euro cédait 0,89% par rapport au dollar à 1,0573 dollar pour un euro, en amont de chiffres d'inflation attendus au cours de la semaine.

Les cours du pétrole progressaient légèrement, le marché était fermé lundi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars prenait 0,33%, à 83,19 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, gagnait 0,72%, à 80,82 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais pour livraison en février, reculait de 2,59% à 75 euros le mégawattheure, proche de son plus bas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février.

afp/al