Paris (awp/afp) - Les marchés sont restés sur la défensive vendredi, préoccupés par le spectre d'un resserrement monétaire prolongé des deux côtés de l'Atlantique au vu des pressions inflationnistes toujours fortes.

Les indices européens ont soufflé après plusieurs séances de hausse et de records à Paris et à Londres. Londres a cédé 0,10%, Paris 0,25%, Francfort 0,33% et Milan 0,37%. A Zurich, le SMI a gagné 0,55%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,39%, l'indice Nasdaq s'est contracté de 0,58% et l'indice élargi S&P a abandonné 0,28%.

Sur la semaine, les marchés européens progressent d'au moins 1%, alors que les indices américains reculent.

Jeudi, la progression plus forte que prévu de l'indice des prix à la production (PPI) aux États-Unis en janvier a renforcé l'idée que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait faire encore davantage pour combattre l'inflation, une bataille qu'elle mène depuis près d'un an.

"Les gens étaient prêts à ignorer cette saison de résultats médiocre tant que les données macroéconomiques étaient favorables", c'est-à-dire montraient un ralentissement progressif, explique Jan Szilagyi, de Toggle AI.

"Mais si elles disent que l'économie va bien et que l'on se prépare à des taux plus élevés pour plus longtemps", poursuit-il, "le marché a un problème. Qu'est-ce qui peut le faire monter?"

En conséquence, sur le marché de la dette, les rendements souverains restaient tendus. Après une envolée en fin de matinée, l'emprunt allemand à 10 ans (Bund) repassait à 2,44% et le rendement de l'emprunt français à 10 ans à 2,91%.

Aux Etats-Unis, en revanche, les taux se sont nettement détendus. Après être monté jusqu'à 3,92%, au plus haut depuis trois mois, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est ainsi replié jusqu'à 3,81%, en-deçà de son niveau de la veille en clôture (3,86%).

Nombreux résultats en Europe ___

Les cotations européennes étaient encore bien occupées par des résultats d'entreprises. Parmi les réussites pour les investisseurs, Air-France-KLM montait de 5,32% après avoir affirmé avoir "tourné la page" du Covid-19. La chaîne de magasins Casino (+4,39%) ou le constructeur de voiture Mercedes (+2,84%) ont également progressé, tout comme le géant du luxe Hermès (+0,34%).

A l'inverse, le fabricant de satellites Eutelsat (-8,95%), qui doit fusionner avec le britannique OneWeb, la banque Natwest (-6,87%), l'assureur Allianz (-1,86%) ainsi que le géant des centre d'appels Teleperformance (-2,70%) souffraient après leur publication.

Les valeurs défensives recherchées ___

Le contexte de resserrement monétaire à rallonge et d'incertitude macroéconomique a profité aux valeurs dites défensives, c'est-à-dire issues des secteurs théoriquement moins sensibles à la conjoncture, à l'instar du laboratoire Merck (+2,83%), de Coca-Cola (+1,52%) ou Walmart (+1,50%), ce qui explique que le Dow Jones ait clôturé dans le vert.

Le gaz européen sous les 50 euros ___

Le marché du pétrole restait lesté par le bond des stocks hebdomadaires américains et le retour de la perspective d'un resserrement monétaire prolongé aux Etats-Unis.

Le Brent européen pour livraison en avril a cédé 2,51% à 83,00 dollars et le WTI américain a perdu 2,73% à 76,34 dollars.

Le prix du gaz sur le marché européen a reculé vendredi sous le seuil de 50 euros le mégawattheure, soit près de sept fois moins qu'à son plus haut historique dans les premiers jours de l'invasion russe de l'Ukraine, tombant à son plus bas niveau depuis août 2021. Il valait 48,90 euros le mégawattheure, en baisse de 5,98%.

Le dollar refluait après un début de matinée encore en hausse, il perdait 0,20% face à l'euro à 1,0695 dollar.

afp/rp