Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers, nerveux, attendaient prudemment les décisions de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed) sur ses taux mercredi, alors que de nouvelles propositions européennes de sanctions contre la Russie faisaient grimper les prix du pétrole.

Wall Street a ouvert proche de l'équilibre, mais se teintait de rouge vers 14H10 GMT: le S&P 500 perdait 0,25%, le Nasdaq 0,95%, tandis que le Dow Jones grappillait 0,11%.

Après une ouverture également proche de l'équilibre, les places européennes reculaient: Paris cédait 0,57%, Milan 0,86% et Londres 0,43%. Francfort était quasi stable (-0,09%). A Zurich, le SMI abandonnait 0,58%.

L'événement attendu de la journée est la fin de la réunion de la Fed, avec l'annonce des prochaines mesures de l'institution et la conférence de presse de son président Jerome Powell, après la clôture des marchés européens.

À moins d'une volte-face, la Fed va augmenter ses taux directeurs pour contrôler une inflation vertigineuse aux États-Unis, un combat délicat avec le risque de récession du pays.

"La hausse de 0,50 point semble acquise, mais il y a encore un peu d'inconnu et une hausse de 0,75 point n'est pas totalement à exclure", souligne Alexandre Neuvy, directeur de la gestion privée chez Amplegest, pour expliquer la nervosité ambiante, notamment sur le marché obligataire.

Les taux d'intérêt souverains continuaient en effet de monter, notamment pour les États européens, tandis que le rendement à 10 ans américain revenait autour des 3%, un niveau historiquement haut.

Après avoir tardé à prendre conscience du danger de l'inflation, l'institution "a le devoir de rattraper la balle" par un tour de vis monétaire, explique Michael Israel, gérant d'IVO Capital Partners.

Les indications sur les futurs relèvements des taux directeurs ainsi que la réduction du bilan de la Fed seront aussi scrutées.

Les économistes s'interrogent sur les impacts de ces mesures, alors que la croissance montre déjà des signes de faiblesse, avec les confinements sanitaires en Chine et la guerre en Ukraine qui plombent toujours les perspectives globales.

Aux États-Unis, les entreprises du secteur privé ont créé 247.000 emplois en avril, un chiffre nettement inférieur aux attentes des analystes, signe que la reprise du marché du travail américain ralentit et que les entreprises ont des difficultés à recruter.

Le pétrole remonte avec la menace d'un embargo européen ___

Les prix du brut étaient en nette hausse, tirés par la proposition de la Commission européenne d'un embargo progressif sur le pétrole russe et les produits pétroliers achetés à la Russie, en représailles à la guerre en Ukraine.

Vers 14H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison juillet prenait 3,30% à 108,47 dollars. Le WTI américain pour livraison en juin montait quant à lui de 3,70% à 106,20 dollars.

Bruxelles propose également d'exclure trois banques russes supplémentaires, dont Sberbank, le plus gros établissement du pays, du système financier international Swift.

Lyft dérape ___

La plateforme de réservation de VTC Lyft s'effondrait de plus de 32% à Wall Street, après avoir enregistré moins de passagers que prévu et fait des prévisions décevantes. Son concurrent Uber reculait de 8,03%.

À l'inverse, les actions du spécialiste des semi-conducteurs AMD (+4,28%), d'Airbnb (+6,26%) et de Starbucks (+7,18%) grimpaient après la publications de leurs résultats.

Boohoo plonge ___

Le groupe de vente de vêtements en ligne britannique Boohoo plongeait de 12,20% après être tombé légèrement dans le rouge pour son exercice 2021/2022, miné par l'inflation des coûts.

Les entreprises spécialisées dans les vêtements Zalando (-0,68%), JD Sports (-3,11%) et H&M (-2,55%) souffraient également.

Nouveau bénéfice record pour Maersk ___

Le géant danois du transport maritime Maersk (+2,96%) a annoncé un nouveau bénéfice record au premier trimestre, à 6,8 milliards de dollars, tiré par la surchauffe du fret maritime qui lui a permis de relever encore ses prévisions annuelles la semaine dernière.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

L'euro était quasi stable (+0,05%) face au dollar, à 1,0527 dollar.

Le bitcoin prenait 2,45% à 38.710 dollars.

afp/rp