Paris (awp/afp) - La prudence et la volatilité restaient de mise sur les marchés boursiers lundi, qui s'apprêtent à clôturer un mois de janvier bien morose avant une semaine chargée en résultats d'entreprises et en décisions monétaires.

Les indices de la Bourse de New York avançaient prudemment après un départ dans des directions opposées: le Dow Jones gagnait 0,14%, le S&P 500 0,69% et le Nasdaq 1,82% vers 15H10 GMT.

Les Bourses européennes évoluaient également dans le vert: Francfort (+1,06%) et Milan (+1,05%) avançaient en tête, tandis que Paris progressait modestement de 0,43% et Londres de 0,19%. A Zurich, le SMI montait de 1,30%.

Plus tôt en Asie, Tokyo et Hong Kong ont gagné chacun 1,07%. L'indice chinois sera fermé pour les trois prochains jours, en raison du Nouvel an lunaire, comme les autres places de Chine continentale.

Mais sur l'ensemble du mois de janvier, seuls Londres et Hong Kong affichent des gains.

Sur le marché obligataire, les taux européens se tendaient nettement. Le Bund allemand à 10 ans, qui fait référence, repassait en positif à 0,01%, deux semaines après sa première incursion au-dessus de zéro depuis mai 2019. Le taux français à même échéance montait à 0,42%, contre 0,37% à la clôture de vendredi.

L'inflation en Allemagne a ralenti en janvier (4,9% sur un an), après son pic de décembre, mais est ressortie supérieure aux prévisions des analystes (4,6%).

Un chiffre qui rend les investisseurs nerveux à l'approche de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, alors que la semaine dernière la Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé la porte ouverte à des mesures strictes pour endiguer l'inflation.

La volatilité a ainsi été exacerbée, "le marché n'a pas encore évalué si la Fed augmentera son taux d'intérêt trois ou huit fois cette année", illustre Neil Wilson, analyste de Markets.com. "Tout est possible à chaque réunion", souligne-t-il, en rappelant que sur les marchés, les tensions sont plus vives au moment des "menaces, et non pour la mise en oeuvre des actions".

En Europe cependant, de l'avis de la plupart des experts, la BCE devrait maintenir sa politique monétaire inchangée et s'abstenir pour l'instant d'ouvrir la voie à un relèvement des taux directeurs.

Le pétrole toujours sous tension ___

Les prix du pétrole étaient en hausse lundi, profitant de crises géopolitiques et d'une offre limitée, avant la réunion mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires (Opep+).

Le prix du baril de Brent de mer du Nord pour livraison mars gagnait 0,91% à 90,85 dollars vers 14H55 GMT, se rapprochant de son pic de la semaine passée (91,70 dollars), un plus haut depuis 2014.

Celui du WTI à même échéance avançait de 0,43% à 87,19 dollars.

Le marché se focalise désormais sur les fortes tensions géopolitiques qui impliquent des mastodontes de la production et de l'exportation d'or noir - la Russie, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit lundi sur la situation en Ukraine.

La grande distribution souffre ___

A Paris, l'action du groupe de distribution Casino plongeait de 15,31% à 19,25 euros à la suite d'un avertissement sur ses prochains résultats, selon lequel les enseignes du groupe en France ne verront pas leur excédent brut d'exploitation (Ebitda) croître en 2021. Carrefour suivait, chutant de 5,37% à 16,91 euros.

A Londres, les chaînes Sainsbury's (-3,81% à 288 pence) et Tesco (-2,18% à 297 pence) étaient aussi en queue de peloton.

Spotify répond à la controverse ___

L'action du géant suédois du streaming audio prenait 7,44% à 185,85 dollars à New York.

Accusé de laisser le champ libre à la désinformation sur le Covid-19 dans ses podcasts, Spotify a annoncé des mesures dimanche, dont l'introduction de liens dans tous ses podcasts évoquant le Covid, qui guideront ses utilisateurs vers des informations factuelles et scientifiquement sourcées.

Par ailleurs, Spotify publiera ses résultats annuels mercredi.

Du côté de l'euro et du bitcoin ___

Vers 15H05 GMT, l'euro s'échangeait à 1,1186 dollar (+0,32%), après avoir connu sa pire semaine depuis juin 2021 (-1,70%) avec le resserrement monétaire en vue aux Etats-Unis.

Le bitcoin se repliait de 0,25% à 37.670 dollars.

afp/rp