Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux baissent jeudi, une fois encore cette semaine, surpris par les annonces de plusieurs banques centrales et peu enthousiastes à l'idée que celle des Etats-Unis relève encore ses taux d'intérêt.

Déjà en recul sur les trois dernières séances, Wall Street a ouvert dans le rouge: vers 13H50 GMT, le Dow Jones baissait de 0,22%, le S&P 500 de 0,15% et seul le Nasdaq montait de 0,07%,

Les Bourses européennes enchaînent leur quatrième séance consécutive de baisse. Vers 11H45 GMT, Londres cédait 0,95%, Paris 0,94%, Francfort 0,51% et Milan 0,78%. A Zurich, le SMI cédait 0,09%.

Les investisseurs vont écouter la deuxième partie de l'audition du président de la Banque centrale américaine (la Fed), Jerome Powell, devant le congrès américain. Mercredi, il a averti qu'un relèvement des taux d'intérêt - plus lent qu'anticipé - était encore d'actualité.

Jeudi, les investisseurs ont été surpris par les annonces de fortes hausses des taux de la Banque d'Angleterre (BoE), la Banque de Norvège et la Banque centrale turque. Les deux premières ont annoncé des hausses de 0,50 point de pourcentage.

L'institution turque a quant à elle relevé son taux directeur à 15%, dans un revirement politique majeur.

"Les données récentes montrent que l'inflation est plus persistante que prévu, avec un marché du travail tendu et une demande qui résiste", explique le comité de politique monétaire dans un communiqué.

Les réactions sur les marchés étaient timides: la livre sterling reculait de 0,25% face au dollar à 1,2737 dollar pour une livre et les rendements de la dette britannique s'inscrivaient à 5,03%, en légère hausse mais encore proche de son pic atteint la veille à 5,11%, un niveau plus vu depuis 2008.

"La réaction du marché suggère que la BoE est en train de perdre sa crédibilité avec une politique qui pourrait être douloureuse pour l'économie britannique" estime Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO IS, qui souligne que "l'inflation au Royaume-Uni fait désormais figure d'exception parmi les économies développées".

La couronne norvégienne prenait pour sa part 0,7% face au dollar à 0,0941 dollar pour une couronne.

Quant à la banque centrale turque, qui a abandonné pour la première fois depuis deux ans les mesures économiques non conventionnelles promues par le président turc Recep Tayyip Erdogan, le relèvement des taux à 15% reste en bas des attentes des marchés, soulignent des observateurs.

La livre turque chutait tout de même de 3,09% face au dollar et tombait à un nouveau plus bas historique, un dollar valait 24,32 livres vers 13H45 GMT.

Ocado emballé ___

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado s'envolait de plus de 30% à Londres vers 13H50 GMT, à la suite d'un article du Times faisant état de rumeurs de potentielles offres de reprise de géants américains de la technologie comme Amazon.

Hello Fresh bondissait aussi de 10,10% à Francfort et Delivery Hero de 2,59%.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les cours du pétrole fléchissaient, les espoirs de reprise de la Chine se voyant modérés par des mesures de soutien moins importantes que prévu, et les taux directeurs élevés des principales banques centrales ravivant les craintes pour l'économie mondiale.

Vers 13H40 le baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,94% à 74,85 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 3,07% à 70,30 dollars.

Le bitcoin montait encore (+0,72%) à 30.200 dollars, après avoir grimpé la veille avec un renouveau de l'intérêt porté par les investisseurs aux cryptoactifs.

afp/rp