New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont clôturé en hausse mercredi, malgré des données économiques chinoises décevantes, tandis que Wall Street s'est enfoncée en terrain négatif, les investisseurs attendant la publication des chiffres de l'inflation aux États-Unis jeudi.

Sur le Vieux Continent, Paris a terminé en hausse de 0,72%, Londres a gagné 0,80% et Francfort 0,49%. A Zurich, le SMI a gagné 0,22%.

A Wall Street le Dow Jones a cédé 0,54% et le S&P 500 0,70%, le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'est replié de 1,17%.

L'un des points "essentiels qui a conduit la séance du jour" a été "la déflation en Chine qui laisse penser que l'État chinois ou la banque centrale prendra des dispositions pour relancer l'économie", souligne Alexandre Hezez, analyste du groupe Richelieu.

Avec un indice des prix à la consommation chinois en recul de 0,3% en juillet, selon des chiffres officiels publiés mercredi, le pays entre en déflation pour la première fois depuis 2021.

Si ce n'est pas "véritablement une surprise, cela montre une économie désynchronisée: la Chine est en déflation, l'Europe est encore dans ses problématiques d'inflation et les Etats-Unis sont en désinflation progressive et ont quasiment gagné le combat contre l'inflation", commente Alexandre Hezez.

Dans ce contexte, la publication des chiffres sur l'inflation américaine pour juillet sera particulièrement regardée jeudi.

"L'inflation globale est attendue en hausse, à 3,3%, contre 3,0% en juin" et un chiffre "plus important remettrait une pièce dans la machine quant à des hausses de taux supplémentaires à la rentrée" de la part de la banque centrale américaine (Fed), détaille Alexandre Hezez.

Le prix du gaz s'envole en Europe ___

Le prix du gaz naturel en Europe s'est envolé mercredi jusqu'à un plus haut depuis mi-juin, poussé par la demande accrue de gaz naturel liquéfié (GNL) venant d'Asie tandis que des périodes de maintenance d'installations et une possible grève de travailleurs d'installations de GNL en Australie pourraient peser sur l'offre.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a bondi de 27,7% à 39,70 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir culminé à 43,545 euros le MWh, un plus haut en près de deux mois.

Toutefois, "les niveaux de stocks étant relativement élevés, on peut espérer que la flambée actuelle des prix pourrait être temporaire", nuance Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Les banques européennes reprennent leur souffle ___

Les valeurs bancaires ont repris des couleurs mercredi après la décision du gouvernement italien de mettre un plafond à la taxe de 40% annoncée mardi sur les surprofits des banques générés grâce à la hausse des taux d'intérêt, afin de calmer la tempête boursière.

A Milan, UniCredit a gagné 4,37% à la clôture, BPER 2,21%, Banco BPM 5,45%, Monte dei Paschi di Siena 2,47% et Intesa Sanpaolo 2,33%. BNP Paribas est monté de 1,37% à Paris, Commerzbank de 0,59% et Deutsche Bank de 1,61% à Francfort et Banco de Sabadell de 1,03% à Madrid.

Rivian en recul à Wall Street ___

Le constructeur de véhicules électriques Rivian a dévissé de plus de 9,88% à New York en dépit de résultats au deuxième trimestre meilleurs qu'attendu.

Rivian a relevé sa prévision de production de véhicules à 52.000 contre 50.000 pour l'année et réduit sa projection de perte opérationnelle.

WeWork sans travail ___

Le spécialiste des bureaux partagés WeWork s'est effondré de 38% à 0,12 dollar à Wall Street.

WeWork, en grande difficulté depuis plusieurs années, avait averti mardi le gendarme boursier américain (SEC) qu'il craignait pour sa survie.

En cause, selon la société: les pertes financières, les besoins en liquidités et la baisse du nombre de locataires.

Pétrole et devises en hausse ___

Les cours du pétrole sont remontés mercredi, à des plus hauts depuis dix mois pour le WTI, profitant à la fois du repli du dollar et du retour de l'appétit pour le risque, sur fond d'offre limitée de l'Opep+.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a gagné 1,60% à 87,55 dollars, un sommet depuis janvier.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a pris 1,78% à 84,40 dollars, un plus haut depuis novembre 2022.

Sur le marché des changes, l'euro gagnait 0,16%, à 1,0974 dollar pour un euro.

Le bitcoin reculait de 1,69% à 29.477 dollars peu avant 21H00 GMT.

afp/rp