Paris (awp/afp) - Les marchés évoluent globalement à la hausse mardi et abordent la fin d'année sereinement, confiants dans une baisse des taux d'intérêt en 2024.

En Europe, Paris gagnait 0,30%, Francfort 0,26% et Milan était quasi stable (+0,07%) vers 09h30. Londres grimpait de 1,29%, dopée par le ralentissement de l'inflation à 3,9% en novembre au Royaume-Uni, sur un an, soit le rythme le plus faible en plus de deux ans. La Bourse suisse voyait pour sa part son indice phare SMI fléchir de 0,02% vers 10h01.

En réaction, la livre britannique reculait de 0,57% à 1,2659 dollar pour une livre. Face à l'euro elle perdait 0,44%. Le taux d'intérêt de l'emprunt du Royaume-Uni à deux ans reculait fortement de 0,17 point de pourcentage à 4,07% vers 08H20 GMT, les investisseurs anticipant des baisses de taux de la Banque d'Angleterre. L'équivalent à dix ans reculait aussi, à 3,52% contre 3,65% à la clôture de mardi.

"L'inflation sous-jacente (qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, NDLR) en Grande Bretagne est toujours plus de deux fois supérieure à l'objectif d'inflation de 2% de la Banque d'Angleterre", rappelle Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

En Asie, la Bourse de Tokyo a gagné 1,37%, continuant de profiter de la décision mardi de la Banque du Japon de maintenir sa politique monétaire accommodante. Hong Kong gagnait 0,66% dans les derniers échanges et Shangai a cédé 1,03%.

Wall Street guide la tendance depuis le début de la semaine. Les indices ont réussi à conserver leur élan de la semaine passée et naviguent à des plus hauts. Le Dow Jones a atteint mardi un record pour la cinquième fois d'affilée et le S&P 500 n'est plus qu'à moins de vingt points sous son dernier sommet historique, atteint en janvier 2022.

La hausse des marchés boursiers des dernières séances est soutenue par la baisse des taux d'intérêt obligataires après que le président de la banque centrale américaine eut indiqué que ses membres avaient discuté d'un calendrier de baisses de taux d'intérêt directeurs.

"Les investisseurs rêvent de baisses de taux agressives dans un contexte de forte croissance économique, ce qui n'est pas la bonne recette pour atténuer l'inflation et la maintenir à un niveau suffisamment bas", prévient Ipek Ozkardeskaya. "Des données économiques solides et des prévisions de bénéfices élevées ne sont pas compatibles avec une Réserve fédérale" accommodante, poursuit-elle.

Plusieurs responsables de la banque centrale américaine ont d'ailleurs tenté d'atténuer l'optimisme des marchés. Dernier en date, le président de la Fed d'Atlanta Raphael Bostic a déclaré mardi que, selon lui, "l'inflation va baisser relativement lentement au cours des six prochains mois, ce qui signifie qu'il n'y aura pas d'urgence à sortir de de notre politique restrictive".

Dans ce contexte, les investisseurs vont particulièrement scruter la publication vendredi de l'indice d'inflation PCE pour novembre, le baromètre préféré de la Fed pour la hausse des prix.

Du côté de l'Allemagne, le moral des consommateurs devrait continuer à se relever en janvier, grâce aux hausses attendues des salaires pour compenser l'inflation, tout en restant très faible, selon le baromètre GfK publié mercredi.

Telefonica et l'Etat espagnol sur la même ligne

L'Etat espagnol va acquérir 10% du capital de Telefónica, le géant espagnol des télécoms, afin d'en devenir "actionnaire public de référence", a annoncé mardi le gouvernement de gauche espagnol de Pedro Sánchez. Le titre de Telefonica grimpait de 5,27% à Madrid.

Le pétrole sous surveillance

Les prix du pétrole progressent vers 09h25, sur fond de tensions sur l'approvisionnement après une série d'attaques en mer Rouge.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, montait de 0,71%, à 79,80 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en janvier, gagnait 0,80%, à 74,50 dollars.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt des Etats-Unis à dix ans s'établissait à 3,90%, contre 3,93% la veille.

L'euro cédait 0,14% à 1,0966 dollar pour un euro.

Le bitcoin gagnait 0,94% à 42.897 dollars.

afp/vj