New York (awp/afp) - Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en nette baisse vendredi, les investisseurs préférant par prudence retirer leur mise avant un week-end qui devrait être marqué par l'arrivée de l'ouragan Irma sur les côtes de la Floride.

Le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,61 dollar, soit 3,4%, pour terminer à 47,48 dollars, sur le contrat pour livraison en octobre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a limité les pertes, cédant 71 cents pour clôturer à 53,78 dollars.

"Toute personne pariant sur une progression des cours du pétrole n'a pas vraiment envie de rentrer à la maison ce vendredi en gardant des positions à la hausse alors que se profile un ouragan puissant, le deuxième à frapper le pays en deux semaines", a avancé Robert Yawger de Mizuho.

"On ne sait pas vraiment quelles vont être ses conséquences et comment va réagir le marché lundi matin", a-t-il expliqué. "Cette incertitude pousse une grande partie de la communauté des spéculateurs à retirer leurs billes avant le week-end", a-t-il estimé.

Alors que les raffineries de la côte du Golfe du Mexique reprennent progressivement leurs activités après le passage de l'ouragan Harvey fin août dans le Texas et la Louisiane, les investisseurs s'interrogent désormais sur l'impact de l'ouragan Irma.

Actuellement dans les Caraïbes, il devrait remonter vers la côte sud-est des Etats-Unis, frappant d'abord la Floride dimanche puis la Georgie et la Caroline du Sud.

"Il n'y a pas vraiment d'infrastructures pétrolières dans cette zone, pas de raffineries ou de plateformes de production", a indiqué Matt Smith de ClipperData. "Le seul effet qu'on pourrait voir est sur la demande d'essence, alors que de nombreux habitants cherchent actuellement à prendre la route pour s'éloigner", a-t-il ajouté.

Pour M. Yawger toutefois, il est possible que la demande d'essence baisse dans les jours suivants, renforçant la hausse des stocks de brut déjà observés après le passage d'Harvey.

Au pic des perturbations, près d'un quart des capacités de raffinage américaines ont en effet été mises hors service, réduisant la demande pour le pétrole brut.

Le Brent de son côté a profité en début de séance de la faiblesse du dollar, montant jusqu'à 54,87 dollars, son plus haut niveau depuis avril.

Le dollar, la monnaie de référence pour les cours du baril, est au plus bas depuis janvier 2015 face à un panier composé des principales devises mondiales. Cette baisse tend à bénéficier au brut, en le rendant moins cher pour les investisseurs utilisant d'autres monnaies.

Autre élément de soutien, selon Matt Smith: "l'Arabie saoudite aurait fait part de son intention de continuer à limiter ses exportations en octobre".

Premier exportateur mondial, l'Arabie saoudite tente de limiter l'offre de brut sur les marchés afin de redresser les prix du baril.

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