New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont terminé en nette baisse lundi, après avoir été secoués la semaine dernière par une phase d'escalade puis de détente entre les Etats-Unis et l'Iran.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a reculé de 78 cents, ou 1,2%, pour finir à 64,20 dollars.

A New York, le baril américain de WTI pour février a cédé 96 cents, ou 1,6% à 58,08 dollars.

L'or noir avait déjà baissé la semaine dernière de 5,3% pour le Brent et de 6,4% pour le WTI, après cinq semaines consécutives de hausse.

"On assiste ce lundi à la continuation de ce qu'on a vu depuis l'apaisement des tensions entre Washington et Téhéran", qui s'étaient soudainement ravivées après la mort début janvier d'un puissant général iranien, visé par un raid américain à Bagdad, estime Bark Melek de TD Securities. "On ne s'attend plus à un cycle de mesures de représailles entre les deux pays", juge-t-il.

Aussi les investisseurs se focalisent-ils de nouveau selon lui sur la question de l'équilibre entre l'offre et la demande.

"Comme d'autres, notre modèle prévoit un surplus d'au moins un million de barils par jour en ce début d'année, y compris en prenant en compte l'engagement de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) à limiter sa production", indique le spécialiste.

Dans le même temps, "si on regarde les derniers indicateurs sur l'industrie manufacturière ou l'emploi aux Etats-Unis, on n'a pas beaucoup de raisons de penser que la demande va commencer à accélérer subitement", ajoute M. Melek.

Il est aussi possible selon lui qu'avec la montée des indices boursiers à des sommets inédits à Wall Street, "on assiste à une rotation depuis les matières premières vers le marché des actions", relève-t-il.

Sauf "nouvelles tensions" au Moyen-Orient, la semaine sera surtout animée par la signature de l'accord commercial de "phase 1" entre les Etats-Unis et la Chine prévue à Washington mercredi, avance Michael Hewson, de CMC Markets.

La plupart des analystes gardent aussi un oeil attentif sur l'Iran, dont le week-end a été marqué par des manifestations.

A Téhéran, la police antiémeute s'est déployée en masse dimanche après un appel à manifester en soirée. La veille, les forces de l'ordre avaient dispersé un rassemblement à la mémoire des victimes de l'avion de ligne ukrainien abattu par erreur le 8 janvier, qui a viré à la manifestation contre les autorités.

Si la République islamique "choisit d'écraser les manifestations comme elle l'a fait il y a deux mois, cela pourrait rapidement mettre un terme à la phase de détente entre les Etats-Unis et l'Iran", a pointé Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

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