PARIS (Reuters) - L'élection présidentielle américaine pourrait provoquer un choc énergétique majeur si les républicains l'emportaient et décidaient d'arrêter les exportations d'hydrocarbures, a déclaré samedi Patrick Pouyanné, directeur général de la major pétrolière française TotalEnergies.

"Les Américains fondent toute leur politique sur le prix intérieur du gaz ou du pétrole, ils ont des ressources, et s'ils estiment que les exportations font monter leurs prix, ils nous bloquent. Maintenant, je peux vous dire que si en plus des Russes, nous perdons le gaz et le pétrole américains, ce n'est pas un choc, c'est un super choc", a-t-il déclaré, aux côtés d'autres responsables du secteur.

"De ce point de vue, l'élection peut avoir une importance, mais à la fin, ce n'est pas (le président) qui décide, ce sont les acteurs privés".

Au moins 11 candidats républicains ont annoncé qu'ils tenteraient de remporter l'investiture de leur parti pour affronter le président démocrate Joe Biden lors de l'élection de novembre 2024. Peu d'engagements politiques concrets ont encore été rendus publics.

L'année dernière, l'administration Biden a procédé à la plus grande vente jamais réalisée de la réserve stratégique de pétrole, soit 180 millions de barils, dans le cadre d'une stratégie visant à stabiliser la flambée des marchés pétroliers et à lutter contre les prix élevés à la pompe à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Cette vente a suscité la colère des républicains qui ont accusé l'administration de laisser aux États-Unis une réserve trop mince pour répondre de manière adéquate à une future crise de l'approvisionnement.

M. Pouyanné a également déclaré qu'il s'attendait à un prix du baril de pétrole "durablement élevé" en raison de l'évolution mondiale vers des sources d'énergie plus propres et de la diminution des investissements dans le secteur pétrolier.