Paris (awp/afp) - Les marchés redoutaient vendredi que la Réserve fédérale américaine ne durcisse plus vigoureusement qu'anticipé sa politique monétaire compte-tenu d'une poussée de l'inflation plus forte qu'attendu aux États-Unis.

Les indices européens perdaient 1% à Paris et 0,98% à Milan, mais la tendance s'améliorait à Francfort (+0,06%) et à Londres (-0,16%) après l'ouverture de Wall Street. A Zurich, le SMI cédait 0,41%.

La Bourse de New York tentait de se remettre prudemment de son net recul provoqué la veille par un indicateur d'inflation record.

Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,09%, l'indice Nasdaq, très influencé par les valeurs technologiques, prenait 0,32%, et l'indice élargi S&P 500, 0,14%.

L'accélération de l'inflation (+7,5% sur un an) a renforcé les craintes que les mesures attendues de resserrement monétaire ne soient finalement plus importantes qu'anticipé alors qu'une grande partie des analystes prévoient désormais jusqu'à sept hausses de taux de la Fed cette année dont la première en mars.

Ce "nouveau coup de massue sur l'inflation" a refroidi les investisseurs et "on entre maintenant sur un terrain assez inconfortable avec la perspective très réelle de plusieurs hausses de taux avant l'été et un relèvement de 50 points de base pour donner le coup d'envoi en mars", relève Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Après l'annonce d'une inflation qui a atteint son rythme le plus élevé depuis 1982 en janvier aux États-Unis, le patron de la Fed de St Louis, James Bullard, s'est dit convaincu de la nécessité d'augmenter les taux directeurs de la banque centrale américaine de 50 points de base en mars, soit le double de ce qui est communément appliqué, pour parvenir à une hausse de 100 points de base, soit 1% au total, d'ici juillet.

Certains analystes craignent désormais que la Fed puisse opérer un relèvement des taux de façon impromptue entre deux réunions du comité de politique monétaire de la Fed, sans attendre la prochaine des 15 et 16 mars.

Cette perspective a donné lieu à un recalibrage énergique sur le marché obligataire: le rendement des emprunts d'État américains à dix ans se maintenait au-dessus des 2% vendredi à 14H40 GMT, un seuil franchi jeudi pour la première fois depuis juillet 2019.

Depuis des mois, les marchés spéculent sur le degré de réponse des banques centrales face à la montée des prix, qu'elles ont estimée longtemps comme transitoire avant de revoir leur copie face à une flambée des prix de l'énergie, ainsi qu'aux tensions sur les approvisionnements et la main d'oeuvre.

L'inflation a en tout cas fait perdre confiance aux consommateurs selon l'indice de l'Université du Michigan de février.

Ils sont aussi sur le qui-vive quant à la situation internationale autour du dossier ukrainien, qui pourrait "vite s'emballer", selon Washington, malgré les efforts diplomatiques des dernières semaines.

Cession possible au sein de Worldline, selon le WSJ ___

L'action du spécialiste français des paiements électroniques Worldline s'envolait de plus de 6% à la Bourse de Paris, après une information du Wall Street Journal (WSJ) selon laquelle le fonds américain Apollo serait proche d'un accord pour acquérir son activité de terminaux de paiement pour 2,3 milliards de dollars.

Delivery Hero poursuit sa chute ___

Le titre du spécialiste de la livraison de repas s'enfonçait de 6,73% à 43,38 euros, après avoir lâché 30% jeudi, les investisseurs ont été déçus par les résultats et prévisions de la jeune entreprise alors que tout le secteur, très recherché au début de la pandémie, a perdu en attractivité.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin ___

Les prix du pétrole augmentaient légèrement vendredi, portés par des prévisions optimistes sur la demande en or noir, conjuguées à une offre toujours limitée dans un marché tendu.

Vers 14h50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril augmentait de 1,05% à 92,37 dollars.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars prenait 1,21% à 90,97 dollars.

L'euro cédait 0,34 face au billet vert, à 1,1386 dollar.

Le bitcoin s'effritait de 0,11% à 43.725 dollars.

afp/rp