Zurich (awp) - La Bourse suisse consolidait ses gains lundi à l'approche de la mi-journée, comblant une partie des trois séances de baisse consécutives sur fond de crise bancaire, une semaine après l'annonce du rachat historique de Credit Suisse par son rival UBS. Après une ouverture en hausse, le SMI des valeurs vedettes a brièvement repassé le cap des 10'800 points. L'annonce d'un succès d'étude clinique donnait des ailes au titre Novartis.

"Aujourd'hui, il semble que la crise bancaire soit davantage une crise de confiance qu'une panique fondée sur des faits, comme ce fut le cas en 2007 lorsque les banques avaient réellement un tas d'actifs toxiques dans leurs bilans", analyse Ipek Ozkardeskaya, de la banque Swissquote.

Le rachat de "l'intégralité des dépôts et prêts" de Silicon Valley Bank (SVB), par First Citizens semblait être bien accueilli par les investisseurs. "L'opération de résolution semble avoir été conduite avec célérité et laisse penser que le système bancaire est plus résilient que les craintes actuelles", commente Sebastian Paris Horvitz, de la Banque Postale AM.

Le secteur bancaire de l'indice élargi Stoxx Europe 600 reprenait des couleurs, et les actions de Deutsche Bank - qui avait lourdement chuté vendredi dernier - Commerzbank, BNP Paribas, Banco Sabadell ou encore Barclays, avaient le vent en poupe.

En Allemagne, le moral des entrepreneurs a poursuivi sa remontée en mars, porté par la résistance de l'économie et l'accalmie sur les marchés de l'énergie, malgré le risque de récession toujours présent.

En Suisse, les experts sondés par le KOF tablent désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) réel de 0,8% en 2023, contre 0,7% en décembre dernier. L'année prochaine comme dans cinq ans, elle devrait atteindre 1,6%.

Sur le coup de 11h00, le Swiss Market Index (SMI) s'enrobait de 1,34% à 10'776,32 points, le Swiss Leader Index (SLI) de 1,08% à 1704,27 points et l'indice du marché élargi Swiss Performance Index (SPI) de 1,33% à 14'124,59 points. Sur les 30 principales cotations de la place zurichoise, 24 gagnaient du terrain et six en cédaient.

Novartis (+6,5%) menait toujours le bal, après l'annonce d'un succès d'étude pour son anticancéreux Kisqali (ribociclib) en complément d'une thérapie endocrinienne contre une forme de cancer du sein à un stade précoce. Dns la foulée, Vontobel a relevé son objectif de cours et réaffirmé sa recommandation d'achat.

Les deux autres paquebots de l'indice Nestlé (+1,0%) et Roche (-0,1%) prenaient des caps opposés. Le second nommé a vu sa recommandation dégradée à "equal weight" par Barclays, qui ne préconise plus l'achat du bon de jouissance.

Temenos (+2,6%) et Alcon (+2,4%) complétaient le podium. Le développeur de logiciels bancaires a décroché un contrat en Thaïlande auprès de Kiatnakin Phatra Securities, dont les contours financiers n'ont pas été dévoilés. Le géant des soins oculaires a vu son objectif de cours raboté par Julius Bär, qui reste neutre sur le titre (hold).

Après une ouverture en forte hausse, Credit Suisse (+0,5%) glissait dans le ventre mou du classement, alors qu'UBS (-0,7%) était relégué dans le wagon de queue. Le flux ininterrompu de nouvelles autour d'une fusion contestée à de multiples égards se poursuivait. Dernière en date, la démission pour des "raisons personnelles" du président de la Saudi National Bank (SNB), actionnaire principal du numéro deux bancaire helvétique depuis l'automne dernier, dont les propos avaient accéléré le plongeon boursier de Credit Suisse il y a une dizaine de jours.

Dans les colonnes du Temps, le patron de Julius Bär (+0,2%) Philipp Rickenbacher a estimé que la débâcle de la banque aux deux voiles et son rachat forcé par son homologue aux trois clés ne change "fondamentalement" rien dans la position et la force de la place financière suisse.

Givaudan (-1,6% ou -40,00 francs suisses) et ABB (-1,6% ou -48 centimes) pouvaient se targuer d'être traités hors dividende de respectivement 67 francs suisses et 84 centimes par action.

Sur le marché élargi, Calida (+0,5%) a annoncé le départ de son directeur général (CEO), Timo Schmidt-Eisenhart, ainsi que plusieurs remaniements au sein de son conseil d'administration. Felix Sulzberger, CEO du groupe de 2001 à 2016, devrait succéder à Hans-Kristian Hoejsgaard à la présidence. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a abaissé sa recommandation à "pondérer au marché".

Epic Suisse (+1,6%) a vu augmenter la valeur de son portefeuille immobilier et ses recettes locatives l'année dernière, mais la rentabilité a été pénalisée par une forte baisse du résultat des revalorisations. Les actionnaires recevront un dividende de 3,00 francs suisses par action au titre de l'exercice écoulé.

Les titres Zehnder (-2,7% ou -2,00 francs suisses) et BB Biotech (-3,3% ou -1,70 franc) seront eux aussi traités hors dividende de respectivement 1,80 et 2,85 francs suisses.

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