Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé près de l'équilibre. La journée a été marquée par la décision (attendue) de la Banque nationale suisse (BNS) de relever de 25 points de base (pb) à 1,75% son taux directeur. Cette décision a très brièvement pesé sur le SMI qui a alors inscrit son plus bas du jour. Par la suite, l'indice vedette s'est bien redressé jusqu'à repasser et finir au vert.

La BNS a relevé son taux directeur, évoquant une nouvelle accentuation récente de la pression inflationniste à moyen terme. Il s'agit de la cinquième hausse décidée depuis juillet 2022 par l'institut d'émission. "Il n'est pas exclu que d'autres relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme," a prévenu en conférence de presse son président Thomas Jordan.

"La BNS a clairement signalé que son travail contre l'inflation n'est pas terminé et nous anticipons une nouvelle hausse de taux dès le prochain examen de la situation en septembre," a indiqué à AWP l'économiste en chef de Mirabaud Asset Management, Gero Jung.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, poursuivant son mouvement de consolidation après plusieurs semaines de hausse.

"On continue sur le même mode", à savoir une correction étalée sur plusieurs séances. Après huit semaines positives de suite pour le Nasdaq et cinq pour le S&P 500, "il semble que cette semaine soit enfin venu le temps d'une pause", a expliqué Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.

"Certains appellent ça une consolidation, d'autres de la navigation face au vent, ou une correction après une accélération excessive", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Wall Street attendait une nouvelle audition du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, devant une commission du Sénat, après un passage devant une commission de la Chambre des représentants, mercredi.

Le message du banquier central la veille, similaire à celui qu'il avait délivré une semaine plus tôt à l'issue de la dernière réunion de la Fed, laisse présager d'une nouvelle série de hausses de taux d'ici la fin de l'année. "Ça n'aide pas" les indices à stopper leur reflux, a observé Art Hogan.

La Banque d'Angleterre (BoE) a de son côté relevé ses taux pour la 13ème fois d'affilée, de 50 pb cette fois à 5%, plus haut depuis octobre 2008.

Le SMI a terminé en repli de 0,09% à 11'184,42 points, avec un plus bas à 11'070,61 et un plus haut à 11'183,42 points. Le SLI a gagné 0,10% à 1740,62 points et le SPI 0,05% à 14'713,46 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 16 ont progressé et 14 reculé.

Le podium du jour se compose de Logitech (+2,9%), Richemont (+1,8%) et Straumann (+1,7%).

Le groupe valdo-californien a annoncé la veille un programme de rachat d'actions de 1 milliard de dollars, qui devrait débuter en juillet prochain.

JPMorgan a relevé son objectif de cours pour Richemont et confirmé "overweight". L'analyste a placé le titre sur la liste "Positive Catalyst Watch". La publication des chiffres du premier partiel 2023/24, prévue mi-juillet, devrait confirmer la forte dynamique du groupe de luxe dans le domaine de la joaillerie et de certaines marques horlogères.

Swatch (+1,3%) a été entraîné dans le sillage de son rival genevois.

Julius Bär et UBS (-1,1% chacun) se partagent la lanterne rouge, juste derrière VAT (-1,0%).

Dans le camp des poids lourds, Novartis (-0,5%) a pesé sur l'indice, alors que Roche (+0,4%) l'a soutenu et que Nestlé (+0,1%) est resté proche de l'équilibre.

Sur le marché élargi, Cosmo (-1,1%) a conclu un accord de licence avec Hyundai Pharma pour le processus d'enregistrement et la distribution de sa crème contre l'acné Winlevi (clascotérone) en Corée du Sud.

Stadler (+2,3%) va livrer à compter de juin 2026 jusqu'à 50 tramways aux transports publics de Milan. La nouvelle commande fait suite à un premier ordre passé en 2020 et portant alors sur 80 rames.

Carlo Gavazzi (+0,8%) a bouclé l'exercice décalé 2022/23, clos fin mars, sur une note positive. Le conseil d'administration propose un dividende inchangé de 12 francs suisses par titre au porteur et de 2,40 franc par action nominative.

rp/buc