Zurich (awp) - La Bourse suisse a entamé la séance de jeudi en baisse, après la réunion de la Réserve fédérale américaine que les investisseurs peinent à interpréter malgré la remontée des taux directeurs conformes à leurs attentes. Wall Street a terminé mercredi de manière mitigée avec la rechute des valeurs technologiques. Les marchés suivront aujourd'hui attentivement la réunion de la Banque d'Angleterre (BoE).

La Banque nationale suisse (BNS) a quant à elle laissé jeudi ses taux directeurs et ses prévisions de croissance inchangés, comme l'anticipaient les marchés.

La Fed a relevé mercredi soir les taux d'intérêt citant des gains d'emplois "solides", même si elle reconnaît que l'inflation sera plus faible que prévu cette année. Le taux interbancaire est rehaussé d'un quart de point de pourcentage (0,25%) pour s'établir dans la fourchette de 1% à 1,25%.

L'institut américain prévoit toujours une autre hausse cette année, après celle de mercredi et trois en 2018. La Fed a aussi annoncé qu'elle commencerait "cette année" à réduire le volume des actifs acquis après la crise financière pour doper la reprise. Ce geste serait synonyme d'un resserrement supplémentaire de la politique monétaire.

Les investisseurs sont, selon Mirabaud Securities, "quelque peu perturbés" car "l'excès d'optimisme affiché par la présidente Janet Yellen hier soir tranche indéniablement avec les récentes statistiques macroéconomiques".

La BNS a reconduit sa politique monétaire et ses prévisions de croissance. Elle a maintenu le taux de référence Libor à trois mois dans une marge entre -1,25% et -0,25%. La ponction appliquée aux avoirs en compte de virement demeure à -0,75%. Pour 2017, la croissance du produit intérieur brut (PIB) helvétique reste anticipée à environ 1,5%.

La Banque d'Angleterre (BoE) se réunit pour sa part à la mi-journée, mais elle devrait opter pour le statu quo au vu des incertitudes économiques et politiques actuelles.

Les détenteurs de capitaux se pencheront aussi sur les chiffres de la production industrielle et manufacturières aux Etats-Unis.

A 9h40, le SMI cédait 0,15% à 8835,40 points. Le Swiss Leader Index (SLI) perdait 0,4% à 1398,89 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,20% à 10'073 points. Les 30 valeurs vedettes étaient toutes dans le rouge à l'exception de Nestlé.

Le poids lourd Nestlé gagnait 0,4% et limitait le repli du SMI. Le géant agroalimentaire profitait du relèvement de son objectif de cours par Credit Suisse et S&P. Ce dernier conserve ses projections de bénéfice et demeure optimiste quand à la rentabilité du mastodonte.

Novartis (-0,3%) a revendiqué jeudi des résultats d'études cliniques positifs pour son médicament Cosentyx contre la spondylarthrite ankylosante et l'arthrite psoriasique. Le produit a démontré une "amélioration durable des signes et symptômes" de ces maladies après trois années de traitement. Roche (-0,2%) était aussi à la traine.

Sonova (-1,8% ou -3 CHF), lanterne rouge, est traité hors dividende. LafargeHolcim (-1,4%) et Swatch (-1,1%) reculaient également nettement. L'analyste de HSBC ne s'attend cependant pas à ce que le chiffre d'affaires et les marges de Swatch s'améliorent rapidement. Le groupe horloger devrait cependant réaliser de meilleurs résultats au deuxième trimestre.

Chez les valeurs bancaires, Credit Suisse et Julius Bär (chacun -0,6%) se défendaient mieux qu'UBS (-0,9%). Ces titres devraient tirer bénéfice du relèvement des taux par la Fed. En outre, la BNS, dans son rapport annuel sur la stabilité financière, a relevé que les grandes banques suisses ont amélioré leurs capitaux mais doivent encore fournir plus d'effort pour le ratio d'endettement.

ABB (-0,8%) évoluait à l'image du marché. Le groupe serait intéressé à racheter le suédois Hexagon, selon le "Financial Times".

Basilea (+5,8%) détonnait sur le marché secondaire. Le groupe bâlois a conclu un accord de licence avec Pfizer pour la production par le groupe américain de l'antifongique Cresemba et sa distribution en Europe (hors pays nordiques), en Russie, en Turquie et en Israël. Il recevra un paiement initial de 70 mio CHF et pourrait encaisser des paiements d'étapes allant jusqu'à 427 mio USD. La direction a relevé ses objectifs financiers pour l'année en cours.

Le négoce des actions 5EL - anciennement OTI Energy - a repris jeudi, au lendemain d'une suspension par l'opérateur de la place zurichoise. SIX Swiss Exchange avait communiqué sa décision peu avant la tenue de l'assemblée générale du groupe, portant notamment sur un projet de restructuration et un remaniement intégral du conseil d'administration.

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