Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note négative jeudi. Le SMI, qui avait encore oscillé plusieurs fois autour de l'équilibre jusqu'en début d'après-midi, a ensuite nettement fléchi pour s'installer sous la barre des 10'800 points et terminer un peu au-dessus de son plus bas du jour.

A New York, Wall Street reculait sensiblement en matinée, après la hausse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, un indicateur immobilier décevant et une remontée des taux obligataires.

"Il est vrai que les indices sont ébranlés par la hausse des taux à long terme", a résumé Patrick O'Hare de Briefing.com.

Les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans remontaient au-dessus de 1,31% au lieu de 1,27% la veille, signe que les investisseurs sont inquiets d'une surchauffe de l'économie avec le massif plan de soutien de 1900 milliards de dollars prévu qui pourrait initier une résurgence de l'inflation.

Le SMI a fini en baisse de 0,85% à 10'717,71 points, avec un plus bas à 10'714,56 et un plus haut à 10'834,26 points. Le SLI a cédé 0,55% à 1720,96 points et le SPI 0,74% à 13'394,99 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 23 ont fini dans le rouge et sept dans le vert.

Dans le sillage de ses résultats, Credit Suisse (-3,2%) a écopé de la lanterne rouge, entraînant UBS (-1,7%) à sa suite. Alcon (-1,3%) complète le trio des principaux perdants.

La banque aux deux voiles a vu son bénéfice plonger en 2020, grevé par des provisions pour litiges et des correctifs de valeur. La gestion de fortune a aussi vu ses revenus diminuer. Cela ne l'empêchera pas de verser un dividende en hausse à ses actionnaires, qui devraient être encore choyés en 2021.

Julius Bär (-1,2%) a aussi nettement fléchi.

Swiss Re (-1,0%) doit publier ses résultats vendredi. Comme pour l'ensemble de la branche, le réassureur aura vu sa performance 2020 torpillée par d'importantes charges liées à la pandémie de coronavirus (arrêts de production, annulation de manifestations, hausse de la mortalité, etc.). A cela s'ajoutent des coûts occasionnés par les catastrophes naturelles élevés par rapport aux années précédentes. La communauté financière s'attend donc à voir le réassureur zurichois boucler l'année dans le rouge.

Sika (-0,7%) publie aussi ses résultats vendredi. Les analystes ne s'attendent pas à de grosses surprises, dans la mesure où le groupe zougois a déjà dévoilé son chiffre d'affaires en janvier et donné des informations relativement précises sur l'évolution des bénéfices.

Dans le camp des poids lourds, Nestlé (-1,1%) a dévoilé de solides résultats annuels en 2020. Les resserrements stratégiques du portefeuille semblent avoir convaincu. Pour 2021, la multinationale vevysane prévoit une "hausse continue de la croissance organique à un chiffre des ventes" ainsi qu'une "amélioration modérée" de la marge de son résultat opérationnel (Ebit) ajusté.

Novartis (-1,0%) et Roche (-0,5%) ont aussi perdu du terrain.

Les valeurs du luxe Swatch (-0,1%) et Richemont (-0,8%) ont fléchi après un nouveau plongeon des exportations horlogères au mois de janvier. Celles-ci ont encore reculé de 11% sur un an, à 1,593 milliard de francs suisses.

Au lendemain de ses chiffres et des nouveaux objectifs à moyen terme dévoilés ce jeudi, Temenos (+19,3%) a survolé la séance, suivi par Schindler (+2,6%) et Sonova (+1,6%).

Sur le marché élargi, Ci Com (-5,6%) a été sanctionné d'une amende de 22'000 francs suisses par SIX pour violation de son devoir d'annonce et de présentations régulières.

Le gestionnaire d'actifs GAM (-2,1%) a comme attendu creusé sa perte nette en 2020. Plombé par un correctif de valeur, le gestionnaire d'actifs zurichois affiche un débours de 388,4 millions de francs suisses, contre un résultat net négatif de 3,5 millions un an auparavant. Les actionnaires devront se passer de dividende et la direction de bonus.

La crise du coronavirus a contraint la Banque cantonale vaudoise (BCV, +0,2%) à adopter une attitude prudente, notamment en mettant un frein aux activités de financement du négoce.

Le chimiste des réactions aléatoires Dottikon ES (+3,6%) prévoit d'investir massivement sur son site de production de Dottikon, en Argovie, avec l'injection de 600 millions de francs suisses prévue sur les sept prochaines années.

rp/buc