New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont signé un petit rebond lundi, favorisé par le calendrier et la première séance du mois, tandis que Wall Street a digéré un mauvais indicateur d'activité américain.

En Europe, les marchés ont fini en ordre dispersé: Francfort et Milan ont respectivement gagné 0,60% et 0,52%. La Bourse de Paris a fini quasiment stable (+0,06%) quand Londres a légèrement baissé (-0,10%). A Zurich, le SMI a grignoté 0,05%.

Certaines Bourses européennes ont profité en ce début de semaine et de mois d'un "rebond" après une dernière semaine de mai "plutôt agitée", a indiqué à l'AFP Nicolas Forest, directeur des investissements de Candriam.

Mais "le marché se montre un peu hésitant" avant la réunion jeudi de la Banque centrale européenne (BCE), "grand rendez-vous de la semaine", estime-t-il.

Les observateurs s'attendent à ce que la BCE y abaisse de 0,25 point de pourcentage ses taux directeurs, compte tenu du ralentissement de l'inflation depuis un an, toujours au-dessus de l'objectif de 2%, et de la faible dynamique économique en zone euro.

Mais cette première baisse est tellement acquise pour les marchés que les investisseurs seront plutôt attentifs aux indices sur les prochaines étapes.

A New York, le Dow Jones a fini dans le rouge (-0,30%), tandis que Nasdaq et S&P 500 ont progressé respectivement de 0,56% et 0,11%.

La température a d'abord chuté, en début de séance, avec la publication de l'indice ISM, qui a mis en évidence un nouveau coup de frein de l'activité manufacturière aux Etats-Unis, à 48,7% en mai contre 49,2% en avril, sensiblement en-deçà des 49,6% attendus par les économistes.

Ces données ont bousculé le marché obligataire, et le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est descendu jusqu'à 4,39%, au plus bas depuis deux semaines, contre 4,49% vendredi en clôture.

Une part non négligeable des investisseurs commence à se réorienter vers l'obligataire, indique Kurt Spieler, de FNBO, qui en a fait de même.

Pour autant, les actions ont fait mieux que résister et restent proche des niveaux records atteints ces dernières semaines.

"Le marché a fini par digérer les données ISM", a observé Kurt Spieler, pour qui "il montre de la résilience".

Nvidia approche d'Apple ___

Le Nasdaq a été porté, une nouvelle fois, par une poignée de géants technologiques, en premier lieu Nvidia (+4,90%), qui rattrape inexorablement Apple, deuxième capitalisation mondiale.

Dimanche, le mastodonte des cartes graphiques, ces processeurs devenus indispensables pour développer l'intelligence artificielle (IA) dite générative, a présenté un nouveau semi-conducteur, orienté sur l'IA, moins de trois mois après l'introduction du modèle précédent.

Quelques concurrents, en particulier Qualcomm (+0,91%) et Micron (+2,54%), lui ont emboîté le pas, mais beaucoup ont été laissés sur place.

GSK brûle ___

Le géant pharmaceutique britannique GSK a dévissé de 9,54% à Londres après une décision d'un tribunal américain ouvrant la voie à des procès sur son médicament contre les brûlures d'estomac, le Zantac, accusé par des patients d'avoir contribué à leur cancer.

L'aérien décolle, TUI s'envole ___

Les prévisions dévoilées lundi par la principale organisation des compagnies aériennes (l'Iata), qui attend cinq milliards de passagers dans le monde cette année, ont dopé le secteur aérien.

A Londres, Easyjet a fini en hausse de 3,41% et IAG de 2,27%. A Paris, Air France-KLM a gagné 3,05%, quand Ryanair a pris 3,75% à Dublin.

La tendance a profité aussi au voyagiste allemand Tui (+7,03%), porté aussi par l'annonce lundi du dépôt de bilan d'un de ses principaux concurrents, le groupe allemand FTI.

Le pétrole plonge ___

Les cours du pétrole ont plongé après que l'Opep+ a annoncé dimanche mettre fin à l'une de ses strates de réduction de production dès octobre.

Le Brent de la mer du Nord, la référence du pétrole en Europe, a perdu 3,39% lundi, glissant sous la barre des 80 dollars à 78,36 dollars. Le WTI, son équivalent américain, a fondu de 3,59% à 74,22 dollars. Chacun évolue désormais à son plus bas niveau depuis février.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, bondissait de 4,66% à 36,71 euros le mégawattheure (MWh), poussé par la fermeture d'un gazoduc reliant la Norvège au Royaume-Uni, crucial pour l'approvisionnement européen.

Sur le marché des changes, l'euro prenait 0,50%, à 1,0903 dollar pour un euro.

afp/rp