Wayne Cole fait le point sur les marchés européens et mondiaux pour la journée à venir.

Le début de la semaine a été marqué par la prudence en Asie, d'autant plus que le Japon est en vacances, et que les actions chinoises ont à nouveau pesé sur les marchés régionaux. La chute des rendements des obligations chinoises à 10 ans à leur plus bas niveau depuis quatre ans en dit long sur la façon dont les investisseurs évaluent l'économie et la nécessité de nouvelles mesures de relance.

Les contrats à terme sur les actions européennes et américaines étaient également dans le rouge, bien que les pertes soient encore mineures.

La géopolitique n'a guère aidé, les frappes israéliennes contre le Hezbollah au Liban ayant conduit Washington à mettre en garde contre un conflit plus large au Moyen-Orient.

Les attaques contre le transport maritime en mer Rouge ont contraint Maersk à détourner tous les porte-conteneurs autour du cap de Bonne-Espérance, en Afrique, ce qui pourrait entraîner une hausse des coûts de transport qui ralentirait le processus de désinflation mondiale.

D'autre part, le pétrole s'est à nouveau détendu après que l'Arabie saoudite a réduit les prix pour l'Asie à leur plus bas niveau depuis 27 mois, compensant ainsi le risque de perturbations de l'approvisionnement en mer Rouge. Le pétrole brut américain a reculé de 1 %, annulant une partie du rebond de 3 % enregistré la semaine dernière.

L'inflation sera au centre de l'attention cette semaine avec les IPC des États-Unis et de la Chine, ainsi que de Tokyo - qui est si grand qu'il compte comme un substitut pour tout le Japon ces jours-ci.

L'IPC de base de Tokyo, prévu mardi, devrait diminuer à 2,1 % et se rapprocher ainsi de l'objectif de 2 % de la Banque du Japon, ce qui permettra à la banque centrale de maintenir plus facilement sa politique ultra-légère lors de sa réunion du 23 janvier.

L'indice des prix à la consommation de la Chine, qui sera publié vendredi, devrait avoir baissé en décembre à un rythme légèrement inférieur à celui du mois précédent, bien que les récents indices des directeurs d'achat indiquent que les fabricants n'ont pratiquement plus de pouvoir de fixation des prix.

Pour les marchés, l'événement principal sera l'IPC américain de jeudi, les investisseurs tablant sur une faible hausse de l'indice de base de 0,2 % en glissement mensuel et sur une baisse du rythme annuel à 3,8 %, un niveau qui n'a pas été atteint depuis la mi-2021.

Le risque de surprise est toujours grand avec ces chiffres, car les arrondis signifient qu'une différence de 0,01 point de pourcentage peut entraîner d'importantes fluctuations du marché. Goldman, par exemple, prévoit 0,27 % et TD Securities 0,14 %. Dans le premier cas, il s'agit d'un résultat amèrement décevant de 0,3 %, dans le second, d'un résultat bienvenu de 0,1 %.

Quel que soit le résultat, il est probable qu'il fasse à nouveau basculer les paris sur l'orientation de la Réserve fédérale. Les contrats à terme ont déjà ramené le prix d'une baisse des taux en mars à 64 %, contre près de 100 % à la fin de l'année dernière.

Le marché continue d'envisager une baisse considérable de 134 points de base pour 2024, ce qui est bien supérieur aux 75 points de base prévus par la Fed elle-même.

Les actions sont également confrontées au début de la saison des bénéfices du quatrième trimestre, des bénéfices solides étant nécessaires pour soutenir les valorisations. Les grandes banques, dont JPMorgan Chase et Citigroup, se lancent dans la course aux rapports vendredi, le consensus prévoyant une hausse des bénéfices du S&P 500 de 3 % par rapport à l'année précédente.

Principaux développements susceptibles d'influencer les marchés lundi :

- Données sur le commerce et les commandes industrielles en Allemagne pour le mois de novembre

- Commerce de détail et chômage dans la zone euro en novembre, indice Sentix en janvier

- Inflation suisse pour décembre

- Enquête sur les attentes d'inflation des consommateurs américains

- Le président de la Banque fédérale de réserve d'Atlanta, Raphael Bostic, s'exprime.