New York (awp/afp) - Les marchés boursiers européens ont accusé un repli mardi, dans un contexte économique incertain, propice aux prises de bénéfices des investisseurs, mais Wall Street s'est reprise en cours de séance, aidée par le recul des taux obligataires.

En Europe, Paris a fini en baisse de 0,75%, Londres de 0,35%, Francfort de 1,09% et Milan de 1,14%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,02%.

Après commencé dans le rouge, Wall Street a conclu en légère hausse: le Nasdaq a pris 0,17%, le S&P 500 a avancé de 0,15% et le Dow Jones a progressé de 0,36%.

"Le marché est ballotté entre" la bonne nouvelle de la "désinflation" et d'un autre côté la crainte que l'économie "ralentisse trop", ce qui le rend "un peu plus instable", a observé Sophie Chauvellier, gérante chez Dorval AM.

L'attention des investisseurs s'est tournée mardi vers l'enquête JOLTS du ministère américain du Travail, qui a révélé que 8,06 millions d'offres d'emploi étaient disponibles aux Etats-Unis en avril, moins que ce que les analystes attendaient (8,4 millions) et bien moins que les 8,35 millions d'offres du mois précédent (chiffre révisé).

"La normalisation du marché de l'emploi semble se poursuivre", une bonne chose concernant la "baisse des tensions salariales", a noté Sophie Chauvellier.

Ces données seront complétées vendredi par le rapport mensuel du département du Travail sur l'emploi aux Etats-Unis.

Du point de vue du marché obligataire, une dynamique économique moindre et une normalisation du marché de l'emploi renforcent la possibilité que la Réserve fédérale (Fed) américaine abaisse ses taux directeurs prochainement.

Le taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis à dix ans est tombé à 4,32% vers 20H20 GMT contre 4,38% la veille.

Du côté de l'Europe, la conférence de presse de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi attirera aussi, évidemment, l'attention des investisseurs.

"La persistance de l'inflation offre une explication plausible au fait que les baisses de taux de la BCE au-delà du mois de juin pourraient ne pas être aussi fréquentes que prévu au début de l'année", préviennent les analystes de Muzinich & Co.

Le pétrole creuse ses pertes ___

Les prix du pétrole ont creusé leurs pertes mardi, dans la foulée de la réunion de l'Opep+ dimanche, interprétée par les investisseurs comme la perspective d'une augmentation de l'offre à venir, pouvant mener à un marché excédentaire.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a encore lâché 1,07%, pour clôturer à 77,52 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en juillet a lui cédé 1,30%, à 73,25 dollars.

Dans leur sillage, les entreprises du secteur énergétique ont reculé: en Europe, TotalEnergies a perdu 2,41%, BP 3,80%, Shell 2,14%, Eni 2,80%, Tullow Oil 5,36% et Equinor 3,87%.

A Francfort, Siemens Energy (-5,72%) a aussi pâti de prises de bénéfices après que le cours du groupe d'énergie a doublé depuis le début de l'année et sur fond de notes défavorables de JPMorgan et de Bernstein.

A New York, Chevron a lâché 0,84% et ExxonMobile a cédé 1,56%.

A contre-courant, le groupe britannique de services pétroliers et énergétiques Petrofac s'est envolé de 29% à Londres à la reprise de sa cotation après un mois de suspension et la publication d'une perte annuelle creusée mais d'un carnet de commandes doublé.

Deutsche Telekom vendu ___

L'Allemagne a vendu près de 110 millions d'actions du groupe de télécommunication Deutsche Telekom (-1,72%), pour un montant de près de 2,4 milliards d'euros. La part de l'Etat fédéral dans l'ancien monopole public est ainsi passée de 30,5% à 27,8%.

Du côté des changes et du bitcoin ___

Sur le marché des changes, le dollar perdait 0,83% face au yen, à 154,80 yens pour un dollar vers 20H25 GMT.

L'euro reculait de 0,22% face au dollar, à un euro pour 1,0880 dollar.

Le bitcoin gagnait 1,64% à 70.238 dollars.

afp/rp