New York (awp/afp) - Les marchés boursiers occidentaux se sont repliés, mardi, alarmés par des signes de poussée inflationniste qui augurent d'un report des baisses de taux tant attendues par les investisseurs.

Fermées vendredi puis lundi, les places européennes ont ouvert en hausse mais ont terminé en baisse: Paris a cédé 0,92%, Francfort 1,13% et Milan 1,22%, signant leur pire séance depuis janvier. Londres a reculé de 0,22%. A Zurich, le SMI a perdu 1,15%.

A Wall Street, le Dow Jones a cédé 1,00%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,95% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,72%.

"Les taux obligataires plus élevés constituent une excuse pour retirer un peu d'argent de la table et réaliser quelques bénéfices", a expliqué Patrick O'Hare, de Briefing.com

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a grimpé jusqu'à 4,40%, pour la première fois depuis plus de quatre mois.

Les taux des Etats européens suivaient: le taux d'intérêt de l'emprunt allemand à 10 ans montait à 2,40%, contre 2,30% jeudi, et celui de l'Etat français à 2,92%, contre 2,81% jeudi.

Cette tension est consécutive à la publication, lundi, d'un indicateur de prix qui a fait état d'un bond en mars dans l'industrie manufacturière aux Etats-Unis.

Pour Patrick O'Hare, la place new-yorkaise a aussi relevé l'accès de fièvre du pétrole, au plus haut depuis cinq mois, sur fond de dégradation de la situation géopolitique au Moyen-Orient.

Au-delà de l'inflation, Wall Street a vu dans le rapport sur l'emploi JOLTS, mardi, un nouveau signe d'une économie qui refuse de courber l'échine.

Le document a montré qu'en février, le taux des licenciements restait inférieur à son niveau d'avant la pandémie de coronavirus.

Ce rapport "est de nature à apaiser toute crainte des membres de la Réserve fédérale (la banque centrale américaine) quant aux risques pour l'économie d'une approche patiente en matière de baisses de taux", a commenté, dans une note, Nancy Vanden Houten, d'Oxford Economics

Tesla à l'arrêt ___

Le constructeur américain de véhicules électriques Tesla a fait un tête-à-queue (-4,97%), après la publication de chiffres de ventes sensiblement en-deçà des attentes pour le premier trimestre, une déception attribuée aux perturbations du trafic maritime en mer Rouge et à un incendie volontaire de l'usine située près de Berlin, en Allemagne, début mars.

Superdry prend l'eau ___

La chaîne de vêtements britannique Superdry, qui lutte pour sa survie, a vu son action s'effondrer de 55% à Londres, après que le directeur général a signifié qu'il ne ferait finalement pas d'offre de reprise.

En février, l'annonce que le patron de l'entreprise, Julian Dunkerton, étudiait une possible offre de rachat, avait à l'inverse fait flamber l'action de 80%.

Sur les cinq dernières années, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur.

Le WTI au plus haut depuis octobre ___

Les cours du pétrole ont grimpé mardi à leur plus haut niveau depuis fin octobre, dans un contexte d'inquiétudes sur l'approvisionnement, la frappe meurtrière imputée à Israël contre un bâtiment diplomatique iranien à Damas faisant notamment craindre une riposte de l'Iran.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a gagné 1,71% à 88,92 dollars, après avoir frôlé les 90 dollars le baril.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, a grimpé de 1,72% à 85,15 dollars.

Le prix de l'once d'or a enregistré un nouveau record, à 2.281,15 dollars l'once.

L'euro gagnait 0,23% par rapport au billet vert, à 1,0768 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait 5,62% à 65.840 dollars.

afp/rp