New York (awp/afp) - Les Bourses occidentales ont tutoyé les sommets, mardi, encouragées par un nouveau ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis, qui fait espérer des baisses de taux avant l'été.

Paris a battu d'un cheveu en début de séance son record absolu de points. La Bourse de Francfort a elle aussi amélioré son record, comme régulièrement depuis plusieurs séances.

La plupart des indices européens évoluent au moins aux niveaux de leur sommet annuel. L'Eurostoxx 50, qui regroupe les 50 plus grosses capitalisations européennes, se rapproche de son plus haut depuis début 2007.

Les places financières ont néanmoins effacé leurs gains du début de séance, et Paris a fini en baisse de 0,11%, Francfort de 0,02% et Londres de 0,03%. A Zurich, le SMI a gagné 0,19%.

A Wall Street, le Dow Jones a gagné 0,48%, l'indice Nasdaq est monté de 0,70% et l'indice élargi S&P 500 a engrangé 0,46%. Dow Jones et S&P 500 ont fini à leur plus haut niveau en clôture depuis janvier 2022 et le Nasdaq à un sommet plus vu depuis mars de la même année.

Avant la communication de la banque centrale américaine (Fed), mercredi, les investisseurs attendaient fébrilement la publication de l'inflation américaine.

Celle-ci a légèrement ralenti au mois de novembre aux Etats-Unis pour s'établir à 3,1% sur un an, contre 3,2% précédemment.

"L'histoire de la désinflation se poursuit" estime Florian Ielpo, responsable macro-économique de Lombard Odier, pour qui "il n'y a pas grand-chose à tirer" de cette légère surprise à la hausse.

"Tous les regards se tournent vers l'inflation de base", qui exclut les prix plus volatils de l'énergie et des matières premières "et, plus important encore, vers l'inflation des services, qui se stabilise", comme prévu, souligne-t-il.

De quoi conforter les marchés financiers dans leurs anticipations que les banques centrales vont baisser leurs taux directeurs pour les prochains mois, après les avoir fait grimper à partir de mars 2022 pour lutter contre l'inflation.

"La dynamique s'auto-alimente à mesure qu'on approche de la fin de l'année", a souligné Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.

"Beaucoup de gérants, de hedge funds, et autres, ne sont pas autant exposés aux actions qu'ils le voudraient", a-t-il poursuivi. "Il y a donc des rééquilibrages de portefeuilles."

Pour Tom Cahill, le mouvement touche particulièrement les sept valeurs stars du Nasdaq, capitalisations technologiques géantes qui ont dopé Wall Street depuis le début de l'année, notamment Nvidia (+2,21%) et Amazon (+1,09%).

Boeing en altitude ___

Le constructeur aérien (+0,22%) a touché un plus haut depuis deux ans et demi, soutenu par un rebond des livraisons de son appareil vedette, le 737, en novembre, après deux mois calamiteux. Boeing a livré 45 737 MAX, contre 18 et 15 respectivement en octobre et septembre.

Hasbro ne s'amuse plus ___

Hasbro a fléchi (-1,06%), après avoir indiqué, lundi après Bourse, son intention de se séparer de 900 employés supplémentaires, après une première vague de 1.000 suppressions de postes lancée en début d'année. Au total, le fabricant de jouets, victime d'un ralentissement de la demande et de l'expiration de certaines licences, aura réduit ses effectifs de près de 30%.

Les matières premières en baisse ___

Les cours du pétrole ont repris leur chute mardi plombés par les craintes d'un sur-approvisionnement en brut, par des perspectives économiques mondiales moroses et par une inflation américaine qui ne ralentit pas aussi facilement.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a lâché 3,66% à 73,24 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier, a perdu 3,79% à 68,61 dollars.

Côté gaz naturel européen, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, est descendu jusqu'à 34,97 euros le mégawattheure (MWh), son plus bas prix depuis septembre.

Sur le marché des changes, l'euro était en légère hausse face au dollar (+0,29%), à 1,0797 dollar pour un euro.

Le bitcoin grignotait 0,25%, à 41.259 dollars, après sa chute de plus de 7% lundi.

afp/rp