New York (awp/afp) - Les marchés boursiers européens ont connu une nouvelle séance de recul jeudi, tandis que Wall Street reprenait de la vigueur, les banques centrales durcissant leur ton sans que la tendance générale de la politique monétaire ne soit remise en cause.

Les Bourses européennes ont enchaîné une quatrième séance consécutive de baisse. Paris a reculé de 0,79%, Londres de 0,76% et Francfort de 0,22%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,09%.

Le président de la Banque fédérale d'Allemagne Joachim Nagel a redit jeudi qu'il ne pensait pas que le taux directeur actuel de la Banque centrale européenne (BCE) "soit encore à un niveau assez élevé".

"Briser l'inflation demande une action vigoureuse ainsi que de la persévérance", a-t-il déclaré à Francfort.

Toutefois, "il n'y a pas de remise en cause" de la trajectoire des taux des banques centrales à moyen terme, ce qui explique le mouvement modéré et la faible volatilité, selon Andrea Tueni, analyste de Saxo Banque.

Jeudi, les investisseurs ont été surpris par les annonces de fortes hausses des taux de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque de Norvège pour faire face à l'inflation persistante.

La livre sterling reculait pourtant de 0,18% face au dollar à 1,2746 dollar pour une livre et les rendements de la dette britannique à deux ans ne montaient que peu, à 5,06%.

"La réaction du marché suggère que la BoE est en train de perdre sa crédibilité avec une politique qui pourrait être douloureuse pour l'économie britannique" estime Christophe Boucher, directeur des investissements d'ABN AMRO IS.

Quant à la banque centrale turque, elle a fortement remonté son taux directeur, de 8,5% à 15%, même si les analystes estiment qu'un niveau encore plus haut est nécessaire.

La livre turque est tombée à un nouveau plus bas historique, à 24,9086 livres pour un dollar.

A New York, le Dow Jones a cédé 0,01%, tandis que l'indice Nasdaq a progressé de 0,95% et l'indice élargi S&P 500 de 0,37%.

La séance avait démarré dans le rouge, laissant entrevoir une nouvelle journée de consolidation, la troisième d'affilée, après plusieurs semaines d'ascension irrésistible.

Mais la tendance s'est retournée, entraînée par un attelage improbable de titres du secteur technologique et de valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture.

Ocado emballé ___

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado s'est envolé de plus de 30% à Londres, à la suite d'un article du Times faisant état de rumeurs de potentielles offres de reprise de géants américains de la technologie comme Amazon.

Hello Fresh a bondi aussi de 16,99% à Francfort et Zalando de 3,91%.

Spirit Aerosystems clouée au sol ___

L'entreprise aéronautique Spirit Aerosystems, fournisseur d'éléments de fuselage et d'ailes pour l'industrie, a plongé (-9,43%) en raison d'un mouvement de grève dans son usine de Wichita (Kansas). La nouvelle a touché aussi Boeing (-3,05%), dont Spirit Aerosystems est un important sous-traitant.

Du côté du pétrole et du bitcoin ___

Les cours du pétrole ont plongé jeudi après une nouvelle salve de remontée des taux directeurs au Royaume-Uni, en Norvège, en Turquie et en Suisse, faisant ressurgir les craintes de récession mondiale susceptible de faire chuter la demande d'or noir.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a perdu 3,86% à 74,14 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a abandonné 4,16% à 69,51 dollars.

Le bitcoin prenait 0,58% à 30.147 dollars, porté par un renouveau de l'intérêt des investisseurs pour les cryptoactifs.

afp/rp