par Anna Willard

L'Organisation de coopération et de développement économiques met en outre en garde contre une hausse continuelle du chômage et appelle en conséquence à agir plus fermement en faveur de la reprise.

Selon l'OCDE, le produit intérieur brut (PIB) cumulé de ses trente membres se contractera de 4,3% en 2009. La prévision de novembre tablait sur une baisse de 0,4%.

"Nous prévoyons pour cette année une contraction aggravée de l'activité économique avant que les mesures de relance des dirigeants politiques ne portent leurs fruits courant 2010", écrit l'OCDE dans ses Perspectives économiques intérimaires.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a peu après annoncé une allocation de 50 milliards de dollars afin de relancer le commerce international, dont le volume va selon lui diminuer de 6% cette année, du jamais vu depuis 80 ans.

Zoellick, qui effectuait une intervention au siège londonien de Reuters, a indiqué que ce plan serait financé par les contributions d'Etats, de banques régionales de développement ainsi que de banques du secteur privé.

Selon lui, le déclin des échanges internationaux est aggravé par une pénurie de crédit à l'exportation.

Le Japon va proposer pour sa part 22 milliards de dollars d'assistance commerciale aux pays en voie de développement au sommet du G20, rapporte sur son site internet le quotidien nippon Nikkei.

NOUVEAU PLAN DE RELANCE JAPONAIS

Tout comme l'Allemagne, le Japon a annoncé une forte hausse de son taux de chômage, et le Premier ministre nippon, Taro Aso, a confirmé la mise en place prochaine d'un nouveau collectif budgétaire pour l'exercice 2009-2010, qui débute mercredi, afin de soutenir l'économie.

Aso n'a cependant pas précisé le montant de cette aide, qui selon la presse japonaise pourrait atteindre 20.000 milliards de yens (154 milliards d'euros), avec pour objectif principal la création de deux millions d'emplois en trois ans.

"J'ai donné instruction au gouvernement et aux partis au pouvoir de rassembler des mesures permettant de faire face à la situation économique actuelle, qui incluront la présentation du collectif budgétaire", a déclaré Aso en conférence de presse.

"Nous voulons accumuler les mesures audacieuses sans nous limiter aux expériences passées", a-t-il ajouté.

L'Allemagne a, elle aussi, publié mardi des statistiques alarmantes sur son taux de chômage, qui a connu en mars sa plus forte hausse depuis le début de la crise et s'établit à 8,1% en données CVS.

En raison de la faiblesse du taux d'inflation dans la zone euro (0,6% en mars d'une année sur l'autre), la Banque centrale européenne semble prête à abaisser jeudi ses taux d'intérêt.

Les marchés tablent sur une baisse d'un demi-point de pourcentage de son taux directeur, à 1,0%. Des mesures destinées à faciliter les flux de liquidités pourraient en outre être annoncées.

"CONVERGENCE" AUTOUR DES POSITIONS EUROPÉENNES

Le Premier ministre britannique, qui accueillera le sommet du G20, a souligné que seule une action concertée de tous les participants permettrait de mettre fin rapidement à la crise.

"Lors des dernières récessions, le monde ne s'est pas uni. Elle ont duré bien plus longtemps", a déclaré Gordon Brown à la télévision britannique.

"Je pense en outre que toutes les parties sont déterminées à agir, étant donné que nous subissons tous les mêmes problèmes."

Le président de la Commission européenne, qui participera également au sommet de Londres, a estimé que la position européenne, qui met l'accent sur la réforme de la régulation financière plutôt que sur la poursuite des plans de relance, était acceptée par l'ensemble du G20.

"Il y a une convergence autour des positions européennes", a déclaré José Manuel Barroso, ajoutant que le monde avait "besoin d'une relance de la gouvernance globale qui reflète le 21e siècle".

"Et quand je parle de relance, je parle de relance en termes de demande, de confiance, de gouvernance globale, une relance du commerce et une relance de l'aide au développement. Le défi est aussi celui d'une réforme rapide, cohérente et globale de la régulation des marchés."

Le président russe Dmitri Medvedev a appelé de son côté mardi avant le G20 les responsables internationaux à discuter de la création d'un système monétaire international moderne, jugeant le système actuel "pas idéal".

Le président mexicain Felipe Calderon a lui déclaré que son pays était prêt à accroître son poids dans des organismes comme le Fonds monétaire international (FMI), auquel il est selon lui qualifié pour demander une ligne de crédit, pour accroître les réserves de la banque centrale mexicaine.

Avec Lesley Wroughton à Londres et Julien Toyer à Bruxelles, version française Gregory Schwartz et Stanislas Dembinski