Le Dow et le S&P-500 ont pâti eux du recul des valeurs de l'industrie et de l'énergie.

La Bourse avait un rendez-vous important aujourd'hui: sans surprise, la Réserve fédérale n'a pas modifié les taux, au terme de sa réunion de politique monétaire de deux jours, tout en restant bien partie pour remonter une nouvelle fois les taux d'intérêt en septembre.

"La Fed a un peu modifié ses formules sur la croissance et l'inflation mais rien qui annonce un vrai changement de perspective", a observé Katie Nixon (Northern Trust Wealth Management). "Je pense que septembre reste vraiment une solide hypothèse".

Ces déclarations - et les craintes d'escalade dans le litige commercial qui oppose Washington à Pékin - ont permis au dollar de conserver ses gains face à un panier de monnaies.

Il a en revanche fléchi face au yen, qui fait lui aussi office de devise refuge en période de tensions économiques ou politiques.

Le gouvernement américain s'apprête en effet à proposer d'imposer des droits de douane de 25% à l'équivalent de 200 milliards de dollars de produits chinois importés, et non de 10% comme évoqué jusqu'à présent, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. La Chine y voit un "chantage" auquel elle affirme qu'elle réagira sans faillir.

"Nous avons un gouvernement qui ne comprend tout simplement rien à l'économie du commerce", a dit Bernard Baumohl (Economic Outlook Group). "Il est évident que ça ne sert pas les intérêts des Etats-Unis; le commerce va vraiment en souffrir, l'inflation va augmenter et la Réserve fédérale sera obligée d'augmenter les taux encore plus".

L'indice Dow Jones a perdu 81,37 points (0,32%) à 25.333,82 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 2,93 points (0,10%) à 2.813,36 points. Le Nasdaq Composite a gagné 35,50 points (0,46%) à 7.707,29 points.

Quelques statistiques sont tombées durant la journée et notamment l'indice de l'Institute for Supply Management (ISM) qui a révélé que l'activité manufacturière aux Etats-Unis était restée soutenue en juillet mais avec une décélération plus forte que prévu par rapport au mois précédent.

Le secteur privé aux Etats-Unis a créé 219.000 emplois en juillet, davantage que ne le prévoyaient les économistes, suivant l'enquête mensuelle publiée mercredi par ADP.

La statistique officielle des créations d'emplois de juillet aux Etats-Unis sera publiée vendredi et porte à la fois sur le secteur privé et le secteur public. Les économistes interrogés par Reuters prévoient 190.000 créations d'emplois après les 213.000 de juin, dont 189.000 (contre 202.000) dans le privé.

Les résultats de sociétés trimestriels continuent de pleuvoir et les analystes estiment que les bénéfices auront augmenté de 23,3% au deuxième trimestre et non plus de 20,7% comme ils le pensaient voici un mois.

Apple, qui a gagné 5,9% avec un nouveau record en séance de 201,76 dollars, se rapproche de la barre des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière après la publication mardi de résultats meilleurs que prévu accompagnés de prévisions de ventes mirifiques pour le trimestre en cours, avec le lancement attendu de nouveaux iPhone en septembre.

Les résultats d'Apple ont apporté un soulagement certain après les performances décevantes de poids lourds tels que Facebook (-0,54%) et Netflix (+0,28%) qui ont suscité des doutes certains sur la croissance de certaines sociétés de la nouvelle économie.

L'indice infotech a gagné 0,97%. En revanche, celui de l'énergie a cédé 1,33%, dans le sillage du recul prononcé des cours du brut, tandis que l'indice des industrielles, très sensible aux tribulations commerciales, a lâché 1,28%.

Huit des 11 grandes indices sectoriels du S&P-500 ont fini en baisse mercredi.

Tesla a dit mercredi qu'il comptait augmenter la production de la Model 3 à 6.000 unités par semaines d'ici la fin août, une annonce saluée par la Bourse puisque l'action gagnait 5% à 316,45 dollars après la clôture de Wall Street.

Le volume a été de 6,83 milliards d'actions échangées contre une moyenne de 6,21 milliards sur les 20 dernières séances.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à 10 ans a dépassé les 3% (3,016%), atteignant un pic de deux mois et demi, Washington ayant fait part de son intention d'augmenter ses emprunts dans le trimestre à venir pour financer les dépenses et les engagements de dette.

Le Trésor a annoncé qu'il lancerait un nouveau bon à deux mois en octobre et augmenterait le volume des placements obligataires dans les mois qui viennent.

Washington doit financer un déficit budgétaire qui enfle, alors que la Réserve fédérale s'emploie elle à dégonfler son encours obligataire dans son bilan.

(Avec Saqib Iqbal Ahmed et Kate Duguid)

par Amy Caren Daniel et Stephen Culp