New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse, mercredi, poursuivant son mouvement de correction entamé la veille, emmené par les capitalisations géantes du secteur technologique.

Vers 14H50 GMT, le Dow Jones s'affaissait de 0,45%, l'indice Nasdaq se délestait de 0,56% et l'indice élargi S&P 500 laissait échapper 0,50%.

Mardi, le Nasdaq avait lâché 245 points, une première depuis fin octobre. Il restait sur un bond de 43% sur l'année 2023.

"On a une correction sur l'ensemble des marchés", a constaté Karl Haeling, de LBBW. "On a un petit fléchissement sur l'obligataire, un raffermissement du dollar, et un accès de faiblesse sur les actions."

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est ainsi de nouveau tendu, à 3,98%, contre 3,92% à la clôture, la veille. Le prix des obligations évolue en sens opposé de leur taux.

"Le marché s'est probablement un peu emballé en fin d'année", a insisté Karl Haeling. "Donc on avait besoin d'une correction technique" pour démarrer 2024.

Sevrée de nouvelles ces derniers jours, Wall Street attend une série d'indicateurs jusqu'à la fin de la semaine, à commencer par l'indice ISM d'activité dans le secteur manufacturier pour décembre aux Etats-Unis.

Les opérateurs prêteront aussi attention au compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), publié mercredi à 20H00 GMT.

Les investisseurs tablent sur six baisses de taux en 2024, un scénario qui nécessiterait, pour se réaliser, que l'écnonomie "se dégrade rapidement", estime Karl Haeling.

Or, pour l'heure les données macroéconomiques témoignent d'un ralentissement graduel de l'économie américaine.

"Un atterrissage en douceur (de l'économie) est de plus en plus concevable, mais il n'est pas inévitable", a écrit le président de l'antennne de la Fed à Richmond (Virginie), Tom Barkin, dans un texte publié mercredi.

Constatant un décalage entre les anticipations du marché et les indicateurs, "certains retirent leurs jetons" et réduisent leur exposition au marché, en attendant d'avoir davantage de visibilité, relève Karl Haeling.

Premières victimes de ce retrait, les vedettes de la tech, qui ont enflammé la place new-yorkaise l'an dernier, notamment les fabricants de semi-conducteurs AMD (-2,14%), Broadcom (-1,40%) ou Qualcomm (-1,16%).

Apple (-0,29%), Nvidia (-0,32%) ou Alphabet (-0,11%) étaient aussi dans le rouge.

A l'inverse, les valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture, se signalaient. Le laboratoire Merck (+1,09%), le câblo-opérateur Verizon (+1,54%) ou Coca-Cola (+0,47%), pointaient tous dans le vert.

Malgré plusieurs notes d'analystes positives, notamment de JPMorgan et de CFRA, Tesla se repliait fortement (-3,57%).

Le groupe a fait état, mardi, de livraisons supérieures aux attentes, mais son concurrent chinois BYD lui a volé la vedette, devenant, au quatrième trimestre 2023, le premier constructeur mondial de véhicules électriques.

A l'approche d'une échéance cruciale, le bitcoin est plus volatil que jamais. Il perdait mercredi 6,76%, après avoir atteint, mardi, son plus haut niveau depuis début avril 2022.

Le régulateur américain des marchés, la SEC, doit rendre, d'un jour à l'autre, un avis sur une demande d'homologation d'un nouveau produit d'investissement en bitcoins, un ETF (exchange traded fund), qui devrait, en cas de feu vert, accélérer l'adoption des devises numériques par les investisseurs.

La plateforme de cryptomonnaies Matrixport a prédit, mercredi, un rejet par la SEC, une décision qui provoquerait, de l'avis général, une correction du bitcoin et de la plupart des grandes monnaies numériques.

Le premier site américain d'échanges de cryptomonnaies, Coinbase, abandonnait 3,63%, tandis que les "mineurs" (créateurs de devises numériques) Riot Platforms et Marathon Digital Holdings lâchaient respectivement 7,15% et 4,80%.

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