PANAMA, 4 mai (Reuters) - L'élection présidentielle de ce dimanche au Panama devrait être la plus serrée depuis plusieurs décennies, l'opposition cherchant à empêcher que le président sortant Ricardo Martinelli, qui ne peut se représenter, continue de diriger le pays en coulisse.

Les derniers sondages donnaient les trois principaux candidats pratiquement au coude à coude.

Ancien homme d'affaires et ministre du Logement, José Domingo Arias, du Changement démocratique (CD, au pouvoir), est considéré par ses adversaires comme un homme de paille de Martinelli, que la Constitution empêche de briguer un nouveau mandat. La colistière d'Arias est d'ailleurs Marta Linares de Martinelli, épouse du chef de l'Etat sortant.

Ancien maire de Panama, le candidat de gauche Juan Carlos Navarro, du Parti révolutionnaire démocratique (PRD), promet d'améliorer la transparence dans les affaires gouvernementales, alors que Ricardo Martinelli, âgé de 62 ans, a été accusé de corruption dans l'octroi de contrats d'infrastructures.

Juste derrière eux, en termes d'intentions de vote, se place Juan Carlos Varela, actuel vice-président de centre droit, membre du Parti Panamenista. Il avait aidé Ricardo Martinelli à l'emporter en 2009, mais s'est brouillé depuis lors avec lui.

Le vainqueur du scrutin aura la charge de superviser une importante extension du canal de Panama, même si la campagne électorale a porté davantage sur la personnalité des candidats que sur la politique à conduire, laquelle ne devrait guère changer quel que soit le nouveau président.

Magnat des supermarchés qui a fondé le CD en 1998, et dont la cote de popularité a atteint les 65% à la fin 2013, Ricardo Martinelli a inauguré récemment, dans la capitale Panama, le premier métro d'Amérique centrale.

La croissance actuelle de l'économie a permis d'élever le niveau de vie, et de faire passer à 624 dollars (450 euros) le salaire minimum mensuel, soit l'un des plus élevés en Amérique latine. Cela n'a pas permis cependant de juguler l'inflation, durement ressentie par une bonne partie des 3,7 millions de Panaméens, dont un sur quatre vit encore dans la pauvreté.

(Christine Murray et Elida Moreno; Eric Faye pour le service français)