(Actualisé avec le département d'Etat, §§ 7-9)

MOSCOU, 24 juillet (Reuters) - Edward Snowden n'a pas l'intention de quitter pour le moment la Russie et n'a toujours pas obtenu le laissez-passer lui permettant de sortir de la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, a déclaré mercredi son avocat.

L'ancien analyste de la National Security Agency est bloqué à l'aéroport depuis le 23 juin et sa demande d'asile temporaire déposée auprès des autorités russes n'a pas encore reçu de réponse, a ajouté Anatoli Koutcherena.

"Il n'a pas l'intention de partir pour l'instant. Il a demandé l'asile temporaire qui, en cas d'avis positif, est valable un an. Actuellement, sa destination finale est la Russie", a dit l'avocat à la chaîne de télévision Rossiya 24 après avoir rencontré le jeune informaticien américain.

L'avocat avait estimé lundi que la procédure pour un asile temporaire pouvait prendre jusqu'à trois mois mais qu'Edward Snowden pourrait franchir la douane sur la base de la réponse initiale à sa demande.

Les Etats-Unis disent qu'ils empêcheront l'ancien analyste de la NSA, à l'origine de révélations sur un programme d'espionnage international mené par le renseignement américain, de se rendre en Amérique latine où trois pays, le Venezuela, le Nicaragua et la Bolivie, ont répondu favorablement à sa demande d'asile politique.

Washington va demander à Moscou des éclaircissements sur le statut actuel de Snowden, a dit mercredi le porte-parole de la Maison blanche. Jay Carney a ajouté que les Etats-Unis maintenaient qu'Edward Snowden devait être livré aux autorités américaines pour répondre des charges pesant contre lui.

Jen Psaki, porte-parole du département d'Etat, a déclaré pour sa part que les Etats-Unis seraient "profondément déçus" si les autorités russes autorisaient Edward Snowden à quitter la zone de transit de l'aéroport moscovite.

Elle a précisé que le secrétaire d'Etat John Kerry avait téléphoné dans la matinée au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pour parler de ce dossier.

"Il lui a redit que M. Snowden devait être renvoyé aux Etats-Unis où il aura droit à un procès équitable", a ajouté la porte-parole.

Le président russe Vladimir Poutine, qui a exprimé son impatience face à l'actuel statu quo, a clairement laissé entendre qu'il ne laisserait pas l'affaire Snowden nuire aux relations entre la Russie et les Etats-Unis. Vladimir Poutine et Barack Obama prévoient de se rencontrer en septembre à Moscou. (Gabriela Baczynska, Alexei Anishchuk et Arshad Mohammed; Pascal Liétout et Guy Kerivel pour le service français)