Santiago du Chili (awp/afp) - L'économie en Amérique latine, proche de la stagnation en 2019, avec à peine 0,1% de progression, va en revanche croître de 1,3% en 2020, dans un contexte de "décélération généralisée" dans la région, a annoncé jeudi la CEPALC, commission économique de l'ONU pour la région.

"Vingt-trois des 33 pays d'Amérique latine et des Caraïbes présentent une décélération de leur croissance en 2019, tandis que 14 nations enregistreront une expansion (de leur économie) de 1% ou moins à la fin de l'année", indique cette agence de l'ONU basée à Santiago.

La région fait face à une "décélération de la demande interne", qui s'accompagne d'une faible demande externe et des marchés financiers internationaux "plus fragiles", ce à quoi il faut ajouter "les exigences sociales en hausse et les pressions pour réduire les inégalités", comme lors des récentes manifestations au Chili et en Colombie, selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

La zone la plus affectée de la région en 2019 est l'Amérique du Sud, avec une contraction de 0,1% de son PIB, tirée par le Venezuela (-25,5%) de Nicolas Maduro, englué dans une profonde crise politique et économique, et l'Argentine du nouveau président de centre gauche Alberto Fernandez, qui succède au libéral Mauricio Macri (-3%).

La principale économie d'Amérique latine, le Brésil, ne devrait croître que d'un timide 1%, et le Chili de 0,8%, secoué depuis la mi-octobre par une crise sociale qui affecte le commerce et les services.

L'économie mexicaine devrait stagner en 2019 et le Nicaragua plonger de 5,3%.

L'an prochain, la CEPALC prévoit une contraction du PIB vénézuélien de 14%, tandis que l'Argentine verra aussi rouge en 2020 (-1,4%).

Le Brésil et le Mexique, seront eux dans le vert, avec 1,7% et 1,3% de croissance, respectivement.

"Face à ce scénario, la région ne pourra pas résister à des politiques d'ajustement et a besoin de politiques pour stimuler la croissance et réduire les inégalités", a déclaré lors d'une conférence de presse de présentation du rapport Alicia Barcena, la secrétaire exécutive de la CEPALC.

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