par Chuck Mikolajczak

NEW YORK, 2 octobre (Reuters) - Après un mauvais démarrage, le Dow Jones est parvenu à terminer la séance de mardi dans le vert et à un record, et ce grâce à Intel, tandis qu'au contraire Facebook a entravé la marche du Nasdaq, qui clôture en baisse, et du S&P-500, qui finit stationnaire.

L'indice Dow Jones a gagné 122,73 points (0,46%) à 26.773,94 points. Le S&P-500, plus large, a laissé 1,16 point (0,04%) à 2.923,43 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 38,79 points (0,48%) à 7.998,52 points.

Intel a gagné 3,55% mais les analystes ont du mal à trouver une explication concluante à cette hausse, certains y voyant un simple prolongement de la reprise de vendredi après les assurances apportées par l'entreprise sur son activité.

Intel a dit vendredi qu'il allait donner la priorité à la production de semi-conducteurs utilisés dans les PC, tout en disant avoir les approvisionnements requis pour atteindre son objectif de chiffre d'affaires annuel.

Facebook à l'inverse a cédé 1,9%, les investisseurs étant mal à l'aise depuis que le réseau social a annoncé vendredi que son équipe d'ingénieurs avait découvert le 25 septembre une faille de sécurité touchant près de 50 millions de comptes.

Facebook a dit mardi qu'il étudiait cette intrusion pour déterminer si elle avait eu des conséquences pour les usagers de son application de chat professionnelle Workplace.

L'action a cédé 5,6% en l'espace de trois séances.

Ce sont les déclarations d'un responsable italien qui dans un premier temps avaient envoyé les trois indices dans le rouge.

L'Italie réglerait la plupart de ses problèmes si elle avait sa propre monnaie nationale et non pas l'euro, a estimé ce mardi Claudio Borghi, spécialiste des questions économiques de la Ligue, le parti d'extrême droite membre de la coalition au pouvoir, et président de la commission des Affaires budgétaires de la Chambre des députés.

Mais Borghi et le président du Conseil Giuseppe Conte ont par la suite fait marche arrière, jugeant qu'il était impossible de renoncer à l'euro, ce qui a partiellement apaisé les marchés.

Les propos de Borghi, qui n'ont fait qu'alimenter des craintes déjà bien nourries du projet de Loi de finances de Rome, ont pesé sur les places boursières mardi, et sur Wall Street en particulier en matinée.

Le volume a été de 7,19 milliards de titres échangés contre 6,93 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Des industrielles telles que Boeing (+1,1%) et Caterpillar (+1,7%) ont soutenu le Dow, celles-ci ayant la faveur des investisseurs depuis que les Etats-Unis ont réussi à renégocier leur accord commercial trilatéral avec le Canada et le Mexique, le nouvel Accord Etats-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) succédant ainsi au défunt Aléna (Accord de libre échange nord-américain).

"C'est une histoire de dividendes, voilà tout, les blue chips et valeurs traditionnelles surperformant celles qui étaient jusqu'alors leaders du marché", a dit Peter Kenny (Strategic Board Solutions). "Elles sous-performaient le marché et les FANG (Facebook, Amazon, Netflix, Google) depuis pas mal de temps et il semble à présent qu'il y ait bel et bien une rotation".

C'est pourquoi des valeurs défensives telles que les "utilities" et les valeurs des biens de première nécessité, pourvoyeuses de dividendes, ont gagné 1,3% et 0,6% respectivement, tandis que Facebook, Netflix, Amazon ont nettement reculé, Alphabet (Google) finissant stationnaire.

Conséquence du nouvel accord commercial tripartite, les petites capitalisations, qui paraissaient moins exposées aux pressions commerciales externes, paraissent maintenant moins intéressantes aux investisseurs et leur indice Russell 2000 a perdu 1%. Il est en retrait de près de 5% sur son pic inscrit le 31 août.

PepsiCo a vendu moins de boissons que prévu au troisième trimestre en Amérique du Nord, sur fond de compression de ses marges et perd pour cela 1,8%

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principales Bourses européennes ont reculé mardi, de nouveau pénalisées par les tensions autour des finances publiques italiennes avec une séance difficile pour le secteur bancaire.

Le soutien apporté lundi par la conclusion d'un nouvel accord de libre-échange en Amérique du Nord s'est vite dissipé dans des marchés nerveux, comme en atteste l'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50, qui a pris près de 9%. À Paris, le CAC 40 a cédé 0,71% à 5.467,89 points. Le Footsie britannique a perdu 0,28% et le Dax allemand a reculé de 0,42%. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,74%, le FTSEurofirst 300 0,53% et le Stoxx 600 0,52%.

Les déclarations de responsables politiques italiens ont favorisé une forte poussée des rendements de la dette publique italienne et fait chuter les valeurs bancaires: l'indice italien du secteur a cédé 1,17%, l'indice Stoxx du compartiment reculant pour sa part de 0,97%.

Les tensions sur le marché obligataire, qui ont provoqué une rechute des rendements allemands, ont pesé aussi sur le secteur de l'assurance (-0,83%).

Le compartiment des matières premières (+0,76%) enregistre l'une des rares progressions sectorielles du jour.

TAUX

La courbe des rendements s'est aplatie, les déclarations de Jerome Powell, le président de la Fed, ayant relevé les échéances courtes, tandis que les échéances longues n'ont pas réagi.

Powell a salué mardi des perspectives économiques "remarquablement positives" pour les Etats-Unis qui sont en passe d'entrer dans une ère "rare d'un point de vue historique" où se combinent chômage très bas et inflation maîtrisée.

Le rendement à deux ans, qui avait touché 2,799% en séance, est remonté à la suite de ces déclarations mais il a fini seulement à 2,811%, en deçà de son ouverture.

Le "spread" (écart) entre le 2 et le 10 ans était de 25,7 points de base en ouverture et est tombée à un plus bas de 23,1 pdb en séance.

CHANGES

Les déclarations italiennes ont plombé l'euro qui a touché un plus bas de six semaines de 1,1505 dollar, avant de revenir à 1,1541, ce qui représente un recul de 0,30% sur la journée.

La monnaie unique reste bien soutenue sur le seuil de 1,15 dollar mais s'il est enfoncé, l'euro pourrait aller tester le plancher de 1,13 dollar, observe Win Thin (Brown Brothers Harriman).

D'une manière générale le dollar s'est renforcé contre l'euro depuis la hausse des taux effectuée par la Fed la semaine dernière et son indice, mesuré face à un panier de six devises de référence, a gagné 0,25% à 95,531, après une pointe à 95,744, au plus haut depuis le 21 août.

PETROLE

Les cours du pétrole ont terminé en très légère baisse mardi sur le Nymex, les craintes d'une forte contraction de l'offre mondiale, en raison des sanctions américaines sur l'Iran attendues le 4 novembre, ayant été contrebalancées par la prévision d'une hausse des réserves de brut américaines.

Ces réserves ont bien augmenté, mais beaucoup moins que prévu, de 907.000 barils, à 400,9 millions, au lieu des deux millions de barils attendus, selon les statistique de l'institut américain du pétrole (API).

(Mehda Singh Amy Caren Daniel Kate Duguid Karen Brettell Wilfrid Exbrayat pour le service français)