Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient mercredi, redoutant les prochains résultats des géants technologiques américains après la déception engendrée par ceux de Microsoft.

Wall Street a ouvert en nette baisse, notamment le secteur technologique: le Nasdaq reculait de 1,61%, le S&P 500 de 1,10% et le Dow Jones de 0,72%, vers 14H40 GMT. Microsoft perdait plus de 3%.

Cette tendance pesait sur l'Europe, après une ouverture neutre: Paris reculait de 0,55%, Francfort de 0,29%, Londres de 0,36% et Milan de 0,42%. En Suisse, le SMI perdait 0,39%.

"Après avoir commencé l'année dans un état d'esprit très optimiste", les investisseurs se raidissent avec "les bénéfices qui dressent un tableau plus réaliste des perspectives pour cette année", écrit Craig Erlam, analyste d'Oanda.

Licenciements, objectifs manqués et prévisions pessimistes "deviennent la norme", notamment dans le secteur technologique, souligne-t-il.

Ces nouvelles viennent ternir d'autres signaux économiques positifs, notamment en Europe. L'Allemagne devrait échapper de justesse à une récession cette année, a affirmé le gouvernement, la première économie européenne résistant mieux que prévu aux retombées de la guerre en Ukraine.

Le moral des entrepreneurs allemands a poursuivi sa remontée en janvier, avançant de 1,6 point à 90,2 points, selon le baromètre de l'institut Ifo publié mercredi.

Sous pression depuis des semaines, le chancelier allemand Olaf Scholz a par ailleurs donné mercredi son aval à l'envoi de chars lourds Leopard 2 à l'Ukraine, la Russie dénonçant une décision "extrêmement dangereuse".

Microsoft inquiète

Les investisseurs, initialement ravis de la résistance affichée par Microsoft dans ses résultats, ont finalement été inquiets après la conférence téléphonique pour les analystes.

L'entreprise a dit tabler sur des revenus compris entre 50,5 et 51,5 milliards de dollars pour le trimestre en cours, moins qu'escompté par le marché, avec notamment un ralentissement dans le cloud.

L'action perdait 3,74% vers 14H40 GMT dans les premiers échanges à Wall Street, entraînant tout le secteur technologique américain dans son sillage.

En Europe, des résultats meilleurs qu'attendu du fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML n'ont pas suffi à convaincre les investisseurs (-1,67%).

Parmi les autres résultats

Boeing (-0,91%) a enregistré au quatrième trimestre 2022 des résultats décevants, avec une perte de 634 millions de dollars due à la persistance de problèmes dans sa chaîne d'approvisionnement et dans le recrutement, mais la compagnie a maintenu mercredi ses prévisions pour 2023.

Le groupe américain de produits d'hygiène Kimberly-Clark a présenté mercredi des résultats trimestriels proches des attentes du marché, mais son chiffre d'affaires a déçu Wall Street. L'action reculait de 3,55%.

Texas Instrument baissait aussi de (-2,06%) après publication de ses résultats.

La première fortune d'Asie sous pression

Le fonds américain Hinderburg Research a initié une campagne contre le conglomérat Adani, qui a fait de son dirigeant Gautam Adani la troisième personne la plus riche du monde. Il affirme notamment que l'entreprise a manipulé les cours en Bourse et commis de la fraude comptable massivement depuis des décennies. Le cours d'Adanie Enterprises a reculé de 1,54% et celui de Adani Transmission de 8,87%.

Du côté des devises et du pétrole

Peu de mouvements avaient lieu sur le marché des devises. Vers 14H30 GMT, la livre baissait de 0,10% contre le billet vert, à 1,232 dollar, au lendemain d'une nette baisse.

L'euro était stable à 1,0884 dollar.

Les cours du pétrole évoluaient en légère hausse, le marché attendant notamment la publication jeudi des données sur la croissance du quatrième trimestre 2022 aux Etats-Unis, plus gros consommateur d'or noir au monde.

Vers 14H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars avançait de 0,21% à 86,31 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, gagnait quant à lui 0,35% à 80,41 dollars.

Le prix du gaz naturel européen baissait encore, se repliant de 4,22%, à 55,81 euros le mégawattheure.

afp/al