Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculent jeudi après la réunion de la Banque centrale américaine (Fed) qui s'est conclue sur une note plus prudente que la précédente, toujours en plein coeur de la saison des résultats annuels des entreprises.

Mercredi, Wall Street avait fini en forte baisse, de -0,82% pour le Dow Jones à -2,23% pour le Nasdaq.

La tendance s'est transférée en Asie, où la Bourse de Tokyo a reculé de 0,76%. En Chine, Shanghai a reculé de 0,64% et Hong Kong a pris 0,52%.

En Europe, les places financières ont débuté mitigées: Paris cédait 0,62% et Francfort 0,21%, mais Londres grappillait 0,07% vers 09h25.

"La Fed confirme son pivot" vers une politique monétaire plus accommodante "mais ne veut pas commettre l'erreur d'aller trop vite" et le président Jerome Powell a affirmé qu'une baisse des taux directeurs dès mars, une hypothèse clé pour le marché depuis trois mois, "n'est pas le scénario central", résume Bastien Drut, responsable de la Stratégie et des Etudes économiques de CPR AM.

Les chiffres de l'inflation américaine du 9 février seront particulièrement importants a-t-il aussi remarqué.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des Etats européens et des Etats-Unis remontaient.

Les investisseurs vont avoir beaucoup de choses à digérer encore jeudi, avec l'inflation dans la zone euro pour janvier, des nouvelles données sur l'emploi américain ou encore la réunion de la Banque centrale anglaise.

Après la clôture de Wall Street, de nouveaux géants boursiers technologiques, comme Apple, Amazon et Meta doivent publier leurs résultats annuels.

Les banques européennes sur le grill

La banque française BNP Paribas a annoncé jeudi un bénéfice net record pour 2023, à 10,975 milliards d'euros, mais les investisseurs retenaient surtout qu'elle a repoussé d'un an son objectif de rentabilité des fonds propres et l'action chutait de 7,79%.

La banque néerlandaise ING a vu son bénéfice net presque doubler en 2023, à 7,29 milliards d'euros, dans "une année caractérisée par une hausse rapide des taux d'intérêt et un environnement économique favorable", mais était aussi aux prises avec une chute de 7,46%.

Le géant bancaire allemand Deutsche Bank résistait mieux aux yeux des investisseurs (+2,77%), après avoir fait état jeudi d'un bénéfice net part du groupe de 4,2 milliards d'euros en 2023, en recul de 16% sur un an.

Julius Baer (-1,05%), secouée par ses prêts à l'empire immobilier autrichien Signa, a annoncé jeudi le départ de son directeur général, Philipp Rickenbache.

Adidas les pieds dans le tapis

L'équipementier sportif allemand Adidas a dégagé un résultat opérationnel de 268 millions d'euros en 2023, bien inférieur aux 669 millions d'euros obtenus un an auparavant, mais a limité les pertes grâce à la décision de vendre son stock restant de baskets Yeezy "au moins à prix coûtant".

"La publication confirme les vents contraires relatifs au style de vie à la fin de l'année 2023. Et leur impact durable attendu en 2024 et au-delà", estiment les analystes de Jefferies dans une note. L'action chutait de 7,69%.

Puma (-1,77%) souffrait aussi à Francfort, ayant été rétrogradé par les analystes de RBC qui considèrent désormais que l'entreprise devrait être en ligne avec le secteur, et non plus mieux-disant.

Du côté du pétrole et des devises

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain cédait 0,45% à 75,51 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord 0,41% à 80,22 dollars, vers 9H15.

Sur le marché des changes, l'euro reculait de 0,29% face au dollar, à 1,0787 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 0,78% à 42'130 dollars.

afp/ck