Le Dow a gagné 54,45 points, soit 0,2%, à 26.828,39 après un pic en séance à 26.951,81, son plus haut niveau historique.

Le S&P-500, plus large, a pris 2,08 points, soit 0,07%, à 2.925,51 après avoir frôlé son record du 21 septembre (2.940,91).

Le Nasdaq Composite a progressé de 25,54 points, soit 0,32%, à 8.025,09.

Tous trois ont réduit leurs gains en fin de séance face aux craintes d'une remontée trop rapide des taux d'intérêt de la Réserve fédérale.

"Le simple fait que la Fed reconnaisse que l'économie va bien signifie qu'elle n'est pas près de ralentir le rythme des hausses de taux", explique Mike Baele, directeur d'U.S. Bank Private Client Wealth Management.

"Si l'on réfléchit en termes de risques pour les actifs risqués, la hausse des taux sera certainement en tête de liste. Il y a un vieil adage qui dit que la Fed relève les taux jusqu'à ce que quelque chose casse."

LES INDICATEURS DU JOUR

Le secteur privé aux Etats-Unis a créé 230.000 postes en septembre, un chiffre nettement supérieur aux attentes (le consensus Reuters en prévoyait 185.000) et le plus élevé depuis février, selon l'enquête mensuelle ADP sur l'emploi, publiée à 48 heures du rapport officiel du département du Travail.

Autre chiffre bien accueilli, celui de l'indice ISM d'activité dans le secteur américain des services, qui a dépassé les attentes à 61,6, son plus haut niveau depuis août 1997.

TAUX

Ces indicateurs, qui confirment la bonne santé de l'économie américaine et confortent le scénario de poursuite de la hausse des taux par la Réserve fédérale, ont permis aux rendements des bons du Trésor américain de monter.

Le rendement à dix ans a pris jusqu'à près de 12 points de base et atteint 3,183%, son plus haut niveau depuis juin 2011 tandis que les rendements à deux, trois et cinq ans touchaient des pics de plus de dix ans.

VALEURS

La hausse des rendements des Treasuries favorisée par l'enquête ADP et l'ISM des services a bénéficié au secteur financier américain, dont l'indice S&P a pris 0,82%, sa meilleure performance depuis le 19 septembre.

Goldman Sachs a gagné 0,76%, JPMorgan Chase 0,94%, Bank of America 1,42%.

Le compartiment a aussi bénéficié de l'apaisement partiel des tensions entre Rome et Bruxelles après la révision à la baisse des prévisions de déficit du gouvernement italien.

Intel a parallèlement poursuivi sur sa lancée de mardi, prenant 1,37% après un gain de 3,6% la veille, grâce aux espoirs placés dans sa nouvelle génération de puces. Son concurrent Advanced Micro Devices (AMD) a cédé 2,03%.

L'indice S&P de l'énergie (+0,82%) a quant à lui profité de la progression des cours du pétrole.

Alcoa a bondi de 3,2% après l'annonce de la fermeture de l'usine d'alumine brésilienne du norvégien Norsk Hydro.

Egalement en vue, General Motors a gagné 2,1% après l'annonce de l'entrée du japonais Honda au tour de table de sa filiale de véhicules autonomes.

CHANGES

En hausse (+0,58%) pour la sa sixième séance consécutive, le dollar a atteint après la clôture de Wall Street son plus haut niveau depuis six semaines face à un panier de devises de référence, profitant à la fois des indicateurs américains du jour et des déclarations de Jerome Powell, le président de Réserve fédérale, soulignant la vigueur de l'économie américaine et la volonté de la Fed de poursuivre la hausse des taux.

L'euro a quant à lui enfoncé le seuil de 1,15 dollar pour la première fois depuis le 21 août en réaction à ces propos.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont fini dans le vert, rassurées par des déclarations conciliantes de dirigeants italiens sur leurs objectifs de déficit budgétaire.

Le CAC 40 a terminé sur un gain de 0,43% à 5.491,40 points à Paris et le FTSE a pris 0,48% à Londres. La Bourse de Francfort était fermée pour la fête nationale allemande.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a gagné 0,61%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,49% et le Stoxx 600 0,50%.

La Bourse de Milan a surperformé avec un gain de 0,84% après l'annonce par le ministre italien de l'Economie Giovanni Tria d'une réduction progressive du déficit budgétaire après 2019.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont fini en hausse en dépit de l'annonce d'une croissance bien plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis et de l'évocation d'une augmentation des pompages russes et saoudiens.

Ces deux facteurs n'ont pas suffi à remettre en cause la perspective d'une diminution de l'offre globale lorsqu'entreront en vigueur, le mois prochain, les sanctions économiques américaines visant l'Iran.

Le contrat novembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 1,18 dollar, soit 1,57%, à 76,41 dollars le baril. Au moment de la clôture du Nymex, le Brent prenait 1,37 dollar (1,62%) à 86,17 dollars après un nouveau pic de près de quatre ans à 86,74 dollars.

Les stocks américains de pétrole brut ont enregistré la semaine dernière leur plus forte hausse depuis un an et demi (+8,0 millions de barils, quatre fois plus qu'attendu).

Par ailleurs, selon quatre sources au fait du dossier, la Russie et l'Arabie saoudite ont conclu entre eux en septembre un accord d'augmentation de la production pétrolière et en ont informé les Etats-Unis.

EMERGENTS

Le real brésilien a enregistré sa plus forte hausse depuis près de quatre mois et la Bourse de Sao Paulo a gagné 2,04% après la publication d'un sondage donnant le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, le préféré des marchés, gagnant de l'élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu dimanche.

(Marc Angrand, avec Chuck Mikolajczak)

par Marc Angrand