À Paris, le CAC 40, qui perdait plus de 1,3% au plus bas en matinée au plus bas depuis décembre 2016, a terminé en hausse de 0,04% (1,92 point) à 4.694,38 points. A Londres, le FTSE 100 a cédé 0,03% et à Francfort, le Dax a progressé de 0,21%.

L'indice EuroStoxx 50 a grappillé 0,02% et le Stoxx 600 0,03% alors que le FTSEurofirst 300 recule de 0,17%.

Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 perd toutefois 3,04% et le CAC 40 3,28%.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi sans tendance claire: le Dow Jones s'adjugeait 0,27% et le Standard & Poor's 500 était quasiment inchangé tandis que le Nasdaq Composite perdait 0,76%.

Le S&P-500, qui avait cédé près de 3,1% sur les deux séances précédentes, a gagné jusqu'à 1,5% en matinée, porté notamment par les déclarations de John Williams, le président de la Fed de New York, soulignant que la banque centrale était à l'écoute des marchés et n'excluait pas de modifier sa politique monétaire en cas de besoin.

Mais la prudence a vite repris le dessus, la principale préoccupation des investisseurs restant la menace d'un "shutdown", une fermeture des administrations fédérales, brandie par le président Donald Trump après le refus du Congrès de voter les crédits nécessaires à la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.

LES INDICATEURS DU JOUR

Avant les déclarations de John Williams, Wall Street avait trouvé un motif de repartir de l'avant dans les chiffres révisés du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre: si la croissance a été revue en baisse à 3,4% en rythme annualisé, elle reste compatible avec l'objectif d'une expansion de 3% sur l'ensemble de l'année.

Les chiffres des revenus et dépenses des ménages américains ont par ailleurs montré que la consommation était restée dynamique en novembre.

Les résultats définitifs de l'enquête de confiance de l'université du Michigan font quant à eux ressortir une petite amélioration du moral des ménages.

En Europe, la croissance française au troisième trimestre a été revue en baisse à 0,3% contre 0,4% estimé initialement et celle de l'économie britannique a été confirmée à 0,6%.

VALEURS

Les secteurs cycliques ont pesé sur la tendance en Europe: l'indice Stoxx des valeurs technologiques a cédé 0,64%, celui des médias 0,4% et celui de l'industrie 0,21%.

Dans le classement des plus mauvaises performances du jour au sein du Stoxx 600 figurent la banque italienne UniCredit, qui a perdu 3,8% et l'autrichienne Raiffeisen (-4,36%).

A Paris, Crédit agricole a abandonné 0,44% et Société générale 0,57%.

Parmi les hausses marquantes figurent principalement des sociétés concernées par des opérations de fusion-acquisition: le spécialiste allemand de la livraison de repas commandés en ligne Delivery Hero a bondi de 10,07% après la vente de ses activités allemandes au néerlandais Takeaway (+28,29%).

A Paris, Spie a pris 6,11% après la cession de son activité de câblage sous-marin en Allemagne.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar regagne du terrain et efface la majeure partie des pertes subies jeudi au lendemain des décisions de la Fed, profitant du regain d'aversion au risque lié à la volatilité des marchés actions et au risque de "shutdown".

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de six devises de référence progresse de 0,44%.

L'euro cède 0,38% face au billet vert et revient à 1,14 dollar, s'éloignant du pic d'un mois et demi touché jeudi à 1,1486.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, finit la semaine juste au-dessus de la barre de 0,25%, en légère hausse sur la journée après le plus bas de près de sept mois touché la veille à 0,20%.

La séance sur les marchés obligataires européens a aussi été marquée par une remontée des rendements italiens, de plus de dix points pour le dix ans à 2,855%, après l'annonce d'une baisse du moral des ménages et des chefs d'entreprise en Italie.

PÉTROLE

Le prix du baril de Brent reste orienté à la baisse et a touché, à 52,79 dollars, son plus bas niveau depuis septembre 2017 avant de réduire ses pertes pour remonter au-dessus de 54 dollars.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est lui mieux orienté: il gagne autour de 0,5% à 46,12 dollars.

L'un comme l'autre s'acheminent vers une chute d'environ 10% sur la semaine.

A SUIVRE LUNDI:

La journée de lundi, veille de Noël, s'annonce pour l'instant très calme - même si la menace de "shutdown" à Washington reste présente - et la séance sera écourtée sur les marchés européens comme à Wall Street.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand