(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée dimanche)

* ENCADRE-Les performances de Wall Street en 2015

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK, 4 janvier (Reuters) - Après avoir enregistré en 2015 ses variations annuelles les plus faibles depuis 2011, Wall Street risque de se trouver confrontée en 2016 aux mêmes incertitudes que l'an dernier, donc aux mêmes difficultés pour trouver une tendance nette.

De nombreux investisseurs, sans négliger les facteurs susceptibles de peser sur les cours et d'alimenter la volatilité, restent toutefois optimistes, et un bon démarrage pourrait conforter ce choix.

Selon le Stock Trader's Almanac, l'orientation prise par le marché en janvier vaut, dans 75% des cas, pour l'année dans son ensemble.

Dès les prochains jours, le marché pourrait bénéficier de "l'effet janvier", c'est à dire le rachat de valeurs vendues en décembre pour des raisons fiscales, que les investisseurs réintègrent généralement dans leur portefeuille à des prix plus bas.

Parmi les valeurs de l'indice Standard & Poor's 500, 301 accusaient au 30 décembre une baisse de 10% ou plus par rapport à leur plus haut des 52 dernières semaines, et pour 175 d'entre elles, ce recul atteignait même 20% voire davantage, selon Ryan Detrick, responsable de la stratégie de marché de Kimble Charting Solutions.

Le repli général du marché en 2015 a été freiné par ce que certains surnomment les "FANG", à savoir Facebook, Amazon , Netflix et Alphabet, quatre valeurs qui représentent au total plus de 5% de la valeur du S&P 500 et qui ont toutes pris au moins 35% en 2015.

En prenant ce facteur en compte, même si le potentiel du S&P 500 dans son ensemble n'est pas très prometteur, un certain nombre de titres pourraient rebondir en janvier, estime Jeff Saut, responsable de la stratégie d'investissement de Raymond James Financial.

"L'investisseur individuel est en hibernation. Il y a six stades différents dans un marché haussier et nous sommes très loin de celui de l'euphorie, très loin, à moins de détenir les FANG", explique-t-il.

LA VOLATILITÉ TRÈS PRÉSENTE EN 2015

Même s'il a fini pratiquement inchangé pour 2015, avec un recul de 0,73%, le S&P a connu une année volatile puisque 72 séances se sont soldées par une variation à la hausse ou à la baisse d'au moins 1%, le nombre le plus élevé depuis 2011, selon les donnés de Standard & Poor's.

En outre, après avoir inscrit un record historique à 2.130,82 points le 21 mai, le S&P 500 est tombé trois mois plus tard en zone de correction, soit une baisse de 10% ou plus par rapport à son pic, une situation due aux craintes pour l'économie chinoise, et à la proximité du premier relèvement de taux de la Réserve fédérale.

"Au final, tout s'est soldé par un énorme rien. On est pratiquement là où on avait commencé l'année. Il y a eu beaucoup de volatilité entre-temps", rappelle Ken Polcari, d'O'Neill Securities.

"En fait, rétrospectivement, on aurait pu assister à un désastre mais tout s'est terminé sur une certaine stabilité; si on ajoute les dividendes, j'estime qu'on est gagnant."

L'agenda économique des jours à venir assurera de l'animation pour cette première semaine de l'année 2016, avec principalement le rapport mensuel sur l'emploi vendredi.

Mais si les éditions précédentes ont été surveillées de très près parce que les investisseurs guettaient des indications sur le début du relèvement des taux de la Fed, l'influence des prochains sur la Bourse pourrait être moindre, la première hausse de taux, annoncée le 16 décembre, n'ouvrant la voie qu'à une remontée progressive des taux.

"La Fed sait ce qu'elle doit être prudente et elle sera prudente", résume Scott Wren, responsable de la stratégie actions du Wells Fargo Investment Institute.

(Marc Angrand pour le service français)