BARCELONE - Des partisans de l'indépendance de la Catalogne ont commencé hier soir à occuper des bureaux de vote, tels que des écoles, en prévision du référendum d'autodétermination prévu demain, que les autorités espagnoles sont déterminées à bloquer.

Ces occupations pourraient dégénérer en affrontements avec les milliers de policiers que Madrid a déployés en renfort pour empêcher une consultation que le gouvernement espagnol juge illégale.

Carles Puigdemont, le président de la région autonome de Catalogne, dans le nord-est de l'Espagne, a pour sa part assuré que le vote aurait bien lieu. "Tout est prêt dans les plus de 2.000 bureaux de vote afin qu'ils disposent d'urnes et de bulletins et de tout ce qui est nécessaire pour que le peuple exprime son opinion", a-t-il dit à Reuters.

Un dernier meeting de campagne a rassemblé hier soir des partisans de l'indépendance à Barcelone. Au son d'un orchestre, des participants ont formé le slogan "le référendum est la démocratie" en lettres blanches sur scène devant une foule en liesse, au sein de laquelle de nombreuses personnes arboraient le drapeau jaune et rouge de la Catalogne.

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ERBIL, Irak - Les autorités de Bagdad ont imposé hier un blocus aérien au Kurdistan autonome irakien pour l'obliger à renoncer au contrôle de ses aéroports et à annuler le résultat de son référendum sur l'indépendance, ce qu'il refuse.

Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a assuré dans un communiqué diffusé vendredi que la suspension des vols internationaux n'était pas "une punition pour les habitants de la région, mais une mesure constitutionnelle décidée par le gouvernement dans leur intérêt".

L'Irak, la Turquie et l'Iran ont également exigé du gouvernement régional kurde (GRK) qu'il restitue les postes-frontières aux forces irakiennes après la large victoire du "oui" - près de 93% - au référendum d'autodétermination de lundi dans les territoires kurdes du nord de l'Irak.

Ces trois pays demandent l'annulation du résultat du vote et menacent les Kurdes de sanctions, voire d'une intervention militaire, s'ils n'obtempèrent pas.

Les Etats-Unis ne reconnaissent pas le référendum d'indépendance du Kurdistan irakien et réclament l'arrêt des "menaces d'actions réciproques", a pour sa part déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

Emmanuel Macron a quant à lui déclaré à Haïder al Abadi qu'il importait de "préserver l'unité et l'intégrité de l'Irak tout en reconnaissant les droits du peuple kurde", rapporte l'Elysée.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis ont annoncé hier le rappel de plus de la moitié de leur personnel diplomatique à Cuba à la suite de la propagation d'un mal mystérieux ayant affecté des diplomates américains en poste à La Havane.

Les symptômes ayant touché 21 employés de l'ambassade des Etats-Unis vont de troubles de l'audition et du sommeil à des étourdissements, des maux de tête et des nausées.

Le gouvernement cubain a démenti être à l'origine de ces mystérieux problèmes de santé et une enquête est en cours. Josefina Vidal, directrice aux affaires états-uniennes au ministère des Affaires étrangères, a déploré la réaction de Washington, qui s'est abstenu de mettre en cause les autorités cubaines.

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WASHINGTON - Le secrétaire américain à la Santé, Tom Price, mis en cause dans une affaire de déplacements en avions privés, a démissionné, a annoncé hier la Maison blanche.

Une heure plus tôt, Donald Trump avait annoncé qu'il trancherait le cas de son ministre dans la journée, mais avait ajouté qu'il n'était "pas content, OK ?, pas content" de son utilisation de jets privés au lieu de vols commerciaux réguliers moins onéreux.

Cette mise à l'écart est le dernier rebondissement en date dans la vie tumultueuse que connaît la Maison blanche depuis l'entrée en fonctions de Donald Trump le 20 janvier.

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TALLINN - La Commission européenne a annoncé hier qu'elle proposerait dès 2018 de nouvelles règles afin de mieux taxer les géants du numérique opérant sur le sol européen, une initiative soutenue activement par la France au nom de la lutte contre l'optimisation fiscale mais à laquelle s'opposent plusieurs Etats membres.

Dans le collimateur de Bruxelles, les "GAFA" (Google, Apple, Facebook et Amazon), ces géants du numérique régulièrement accusés de faire de l'optimisation fiscale en Europe.

Selon le rapport d'un député européen favorable à une réforme de la taxation, l'UE aurait ainsi perdu 5,4 milliards d'euros en impôts de Google et Facebook entre 2013 et 2015 à cause de leurs mesures d'optimisation fiscale.

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TALLINN - Emmanuel Macron a rejeté hier les critiques sur le projet de loi de finances 2018, censément réservé aux plus favorisés, en affirmant que la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) visait à favoriser l'investissement et à faire revenir les talents en France.

C'est "une fiscalité qui favorise l'investissement dans l'économie. La réforme de l'ISF, comme la réforme du prélèvement forfaitaire unique sur le capital, c'est cette philosophie", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue du premier sommet européen consacré à l'économie numérique, à Tallinn.

"Ça n'est pas la question de savoir de manière statique si les gens sont riches ou pauvres, c'est la question de savoir si dans notre pays on veut sanctionner la réussite dans le cycle de vie", a-t-il poursuivi.

La maire socialiste de Lille Martine Aubry, notamment, a dénoncé vendredi devant des journalistes un budget fait "pour les riches" et "la France du CAC 40".

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PARIS - Jean-Claude Mailly a promis hier de hausser le ton contre le gouvernement face aux appels des militants de base de Force ouvrière en faveur d'une mobilisation plus forte du syndicat contre la réforme du code du travail.

Les militants de FO ont voté majoritairement "contre les ordonnances et pour des mobilisations", a dit à Reuters le secrétaire général de la section fédérale FO du commerce, Christophe Le Comte. Il n’a pas précisé si ces mobilisations allaient prendre la forme de manifestations.

Selon un article du Parisien publié hier, Jean-Claude Mailly aurait été mis en minorité. Le secrétaire général de la confédération aurait exprimé la volonté de réunir le bureau confédéral de FO lundi pour discuter de "la suite", certains évoquant auprès du quotidien l'hypothèse d'une démission.

"Ce sont effectivement des rumeurs, je n'ai pas du tout l'intention de démissionner", a répondu Jean-Claude Mailly sur RTL.

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PARIS - Les routiers, qui ont manifesté contre la réforme du Code du travail toute la semaine, ont menacé hier de reconduire les grèves et les blocages au lendemain d'une rencontre "effarante" avec les organisations patronales et la ministre des Transports.

"Je m'attends à beaucoup de choses la semaine prochaine", a dit à Reuters Jérôme Vérité, le secrétaire général de la CGT Transports. "On a une intersyndicale prévue lundi qui permettra de décider si on reconduit la grève ou non. Mais cela ne m'étonnerait pas que certains commencent avant."

Même discours du côté de la Fédération nationale transports et logistique de Force ouvrière. La CFDT et la CFTC, jusque-là restées en marge du mouvement, ont annoncé une journée de mobilisation le 10 octobre.