Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris creusait lourdement ses pertes de la veille (-1,10%) vendredi matin, les investisseurs prenant leurs bénéfices dans un contexte de forte appréciation des rendements obligataires et avant les chiffres du rapport américain sur l'emploi.

A 11H48 (10H48 GMT), l'indice CAC 40 se repliait de 59,85 points à 5.394,70 points, dans un volume d'échanges de 1,1 milliard d'euros. La veille, il avait fini en recul de 0,50%.

La cote Parisienne, après une ouverture en baisse, a continué à perdre du terrain dans la matinée, repassant sous le seuil des 5.400 points et renouant ainsi avec ses niveaux de début janvier.

"Le retour de la volatilité fragilise la tendance de fond haussière. Même si techniquement aucune dégradation marquante n'apparaît, il est bien difficile de ne pas émettre quelques doutes sur la prochaine vague haussière", a estimé Franklin Pichard, directeur général délégué de Kiplink Finance.

"Les longues périodes d'indécision se terminent rarement positivement", aussi, "à la veille d'un week-end et après une semaine maussade en termes d'évolution de l'indice Parisien", une clôture en dessous des 5.450 points "constituerait une mauvaise nouvelle pour les séances à venir", a-t-il complété.

"Après un bon début d'année, il semblerait que certains investisseurs soient pris de vertige sur les marchés boursiers et même si la contagion n'a pas encore gagné les Etats-Unis, en raison de la faiblesse du dollar, nous avons l'impression qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour faire basculer le marché dans son ensemble vers une phase de correction plus nette", a souligné pour sa part Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Dans ce contexte de défiance, les indicateurs publiés dans la matinée n'ont guère eu d'influence.

Les prix à la production industrielle dans la zone euro ont progressé de 0,2% en décembre par rapport à novembre, a annoncé vendredi l'Office européen des statistiques Eurostat.

Les commandes industrielles pour ce même mois aux Etats-Unis, ainsi que la deuxième estimation du moral des ménages en janvier par l'Université du Michigan sont également à l'agenda.

Mais le point d'orgue de la journée sera la publication du très attendu rapport mensuel sur l'emploi et le chômage américains pour janvier.

"L'attention des investisseurs sera essentiellement focalisée sur l'évolution du salaire horaire moyen. (...) Si effectivement le salaire horaire moyen devait accélérer sensiblement en ce début d'année, le scénario de +retour de l'inflation+ devrait être rapidement induire des arbitrages violents sur les marchés américains", ont expliqué pour leur part les analystes du courtier Aurel BGC.

- JCDecaux en forte baisse -

Sur le front des valeurs, Sodexo était pénalisé (-2,19% à 99,28 euros) par un abaissement de sa recommandation à "sous-performance" contre "neutre" auparavant par Morgan Stanley.

JCDecaux pâtissait lui aussi (-2,64% à 33,94 euros) d'un baissement de sa recommandation à "sous-performance" contre "neutre" auparavant par Barclays, tout comme Elis (-2,27% à 21,50 euros), dont la recommandation a été abaissée à "conserver" contre "acheter" auparavant par Berenberg.

Elior Group cédait 1,45% à 18,30 euros. Le Fonds Stratégique de Participations (FSP), société d'investissement regroupant des grands assureurs français, a pris une participation de "plus de 5%" dans le capital du groupe français de restauration collective, a-t-il annoncé vendredi.

ArcelorMittal ne profitait guère (-1,57% à 28,47 euros) du relèvement d'un cran de la note de sa dette par l'agence de notation financière Standard and Poor's, qui l'a fait sortir de la catégorie spéculative pour la première fois depuis 2012, au lendemain des résultats annuels solides du géant sidérurgique.

NRJ Group reculait (-0,67% à 8,92 euros) après la publication jeudi d'un chiffre d'affaires en retrait de 0,5% pour 2017 avec un repli de son activité radio qui n'est pas entièrement compensé par la progression de la télévision.

Spie était également mal orienté (-0,30% à 20,20 euros). Le groupe de services aux entreprises a annoncé vendredi avoir signé un accord pour le rachat de la société belge Systemat, spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication (TIC).

jra/soe/mcj