Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux commençaient la semaine à reculons lundi, les incertitudes des investisseurs quant aux futures étapes de la politique monétaire américaine étant renforcées par un incident diplomatique entre la Chine et les Etats-Unis.

Les places boursières européennes ont ouvert en repli. Paris perdait 0,88%, Londres 0,56%, Francfort 0,55% et Milan 0,48% vers 08H35 GMT. En Suisse, l'indice vedette SMI reculait de 069%.

En Asie, les indices chinois ont reculé de 2,02% à Hong Kong et de 0,76% à Shanghai. La Bourse de Tokyo a progressé de 0,67% grâce au recul du yen.

La semaine passée a été animée par les annonces de relèvement de taux directeurs des banques centrales américaine, européenne et britannique. Le ton employé par leurs dirigeants ont satisfait les marchés.

Cette semaine, des prises de parole de responsables de la Réserve fédérale américaine sont à l'agenda et vont continuer d'alimenter les spéculations des investisseurs sur l'évolution des taux d'intérêt.

"Le président de la Fed, Jerome Powell, s'exprimera lors d'un événement à Washington mardi et il aura probablement un ton sévère après le dernier rapport sur l'emploi, s'il en parle", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Les créations d'emplois ont largement dépassé les prévisions des analystes et le taux de chômage a atteint un plus bas en 50 ans, "une mauvaise nouvelle pour la Fed, qui essaie de détendre le marché américain du travail".

Ces chiffres ont fait basculer la Bourse de New York dans le rouge vendredi: l'indice Nasdaq a chuté vendredi de 1,59% et les taux obligataires ont bondi.

Lundi, les taux des emprunts des Etats européens reculaient encore, celui de la dette allemande à 10 ans était de 2,25% vers 08H30 GMT contre 2,19% à la clôture de vendredi.

Des inquiétudes géopolitiques viennent s'ajouter à ce contexte peu réjouissant et rendent les investisseurs nerveux, après que les Etats-Unis ont abattu samedi le ballon chinois qui survolait leur sol depuis plusieurs jours.

Le gouvernement chinois a estimé lundi que les Etats-Unis avaient "gravement affecté et endommagé" les relations entre les deux pays et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a reporté sa visite à Pékin.

Adani continue sa chute

Les investisseurs se sont encore délestés des titres du conglomérat du magnat indien Gautam Adani lundi, tandis que des manifestations de l'opposition indienne ont réclamé l'ouverture d'une enquête sur la fraude présumée dont le groupe Adani a été accusé fin janvier.

Le titre très volatil d'Adani Enterprises, fleuron du conglomérat, était proche de l'équilibre vers 08H30 GMT, tandis que les actions Adani Green Energy, Adani Power, Adani Total Gas étaient suspendues après une baisse de 5%.

Renault et Nissan précisent leur accord

Les deux constructeurs automobiles ont confirmé lundi le "rééquilibrage" de leurs participations croisées.

Alors que Renault détenait 43,4% de Nissan, les deux entreprises vont conclure un nouvel accord selon lequel Nissan et Renault Group détiendront une "participation croisée de 15%, avec une obligation de conservation, ainsi qu'une obligation de plafonnement de leurs participations".

L'action Renault perdait 0,33% à Paris tandis que Nissan a progressé de 2,12% à Tokyo, en amont des annonces.

Du côté des devises, du pétrole et de l'or

Le yen reculait face aux principales autres devises. Il perdait 0,61% à 132 yens pour un dollar vers 08H25 GMT.

Selon le quotidien économique Nikkei, le gouvernement japonais a approché l'actuel gouverneur adjoint de la BoJ, Masayoshi Amamiya, en vue de le nommer à la tête de l'institution à partir d'avril, augurant une poursuite de la politique monétaire très accommodante en place depuis 10 ans.

L'euro perdait aussi du terrain, à 1,0777 dollar pour un euro (-0,17%).

Les cours du pétrole progressaient légèrement: le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 0,63% à 80,44 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mars, avançait de 0,45% à 73,72 dollars.

L'or était recherché, face aux risques géopolitiques, il s'appréciait de 0,69% à 1.877,77 dollars l'once.

afp/al