JERUSALEM, 30 avril (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré mardi qu'il serait scandaleux que la Cour pénale internationale (CPI) émette des mandats d'arrêt à l'encontre de représentants du gouvernement israélien pour des accusations liées à l'offensive menée par l'Etat hébreu dans la bande de Gaza.

Ces derniers jours, des responsables israéliens ont exprimé leur préoccupation à propos des mandats d'arrêt que préparerait la CPI, qui enquête sur l'attaque menée par le Hamas palestinien le 7 octobre dernier et sur la vaste offensive militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza.

Une telle mesure constituerait la plus importante démarche judiciaire engagée à l'encontre d'Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, où plus de 34.500 personnes ont été tuées depuis octobre. L'attaque du Hamas dans des localités du sud d'Israël a fait 1.200 morts.

Des sources ont déclaré à Reuters que des procureurs de la CPI ont auditionné des membres du personnel des deux principaux hôpitaux de la bande de Gaza, apportant la confirmation que la juridiction basée à La Haye aux Pays-Bas interroge les médecins sur de possibles crimes dans les hôpitaux de l'enclave.

Les Nations unies et des ONG accusent Israël de violations du droit humanitaire international dans la bande de Gaza, ce que nie l'Etat hébreu.

Dans une allocution vidéo, Benjamin Netanyahu a déclaré que "la possibilité que (les procureurs de la CPI) émettent des mandats d'arrêt pour crimes de guerre à l'encontre de commandants de l'armée israélienne et de dirigeants de l'Etat est un scandale à l'échelle historique".

Il a ajouté que jamais un pays démocratique n'avait été accusé de crimes de guerre par la CPI.

Israël n'est pas membre de la CPI, dont elle ne reconnaît pas l'autorité. Les territoires palestiniens ont reçu le statut de membre en 2015.

Le procureur général de la CPI, Karim Khan, a déclaré en octobre dernier que la cour avait juridiction pour se prononcer sur de potentiels crimes de guerre commis par le Hamas et par l'armée israélienne.

Benjamin Netanyahu a dit mardi que les actions d'Israël ne seraient pas affectées par d'éventuels mandats d'arrêt de la CPI.

"Je veux qu'une chose soit claire: aucune décision, à La Haye ou ailleurs, ne nuira à notre détermination à réaliser tous les objectifs de la guerre - la libération de tous nos otages, une victoire complète sur le Hamas et une promesse que Gaza ne représentera plus une menace pour Israël", a-t-il déclaré. (James Mackenzie et Andrew MacAskill; version française Jean Terzian, édité par Kate Entringer)