New York (awp/afp) - Les cours du pétrole ont relevé la tête, lundi, après une série de frappes ukrainiennes sur des sites russes de stockage et de raffinage, ainsi que des signes de raffermissement de la demande aux Etats-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet est monté de 0,68%, pour clôturer à 83,36 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juin, s'est lui octroyé 1,09%, à 79,12 dollars.

Pour Phil Flynn, de Price Futures Group, "le risque géopolitique fait son retour sur le marché du pétrole", avec une attention particulière à la Russie et l'Ukraine.

L'Ukraine a frappé, ces derniers jours, une raffinerie russe dans la république du Bachkorstan, une autre à Volgograd et un terminal pétrolier à Belgorod.

Ces attaques, qui s'ajoutent à de nombreuses autres ces derniers mois, réduisent les capacités de raffinage de la Russie.

Elle prévoit que ses exportations de gazole depuis les principaux ports de l'Ouest vont descendre, en mai, à leur plus bas niveau depuis au moins trois ans, selon des données du cabinet Kpler, accusant une chute des volumes de plus de 30% par rapport à avril.

Alors que l'Europe était, de loin, la première destination des exportations de gazole russe avant l'invasion de l'Ukraine, elle a été remplacée par d'autres acheteurs, en premier lieu la Turquie, souvent considérée comme une étape vers d'autres pays.

En revanche, de l'avis de Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown, de nouveaux affrontements entre solidats israéliens et combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas, ainsi que le déplacement massif de populations à Gaza, n'ont pas joué sur le prix du brut.

"Les risques d'extension du conflit entre Israël et Hamas semblent diminuer", a-t-elle relevé, dans une note.

Pour Phil Flynn, le coup de rein de lundi tient aussi "au sentiment que les cours ont trop baissé" ces dix derniers jours et que le temps est venu d'un rattrapage.

L'analyste a ainsi souligné que certains chiffres faisaient état d'une accélération de la demande d'essence, qui avait beaucoup inquiété ces dernières semaines, sur la foi de données de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Selon le site spécialisé GasBuddy, la demande d'essence aux Etats-Unis pour la semaine achevée samedi a progressé de 1,1% par rapport à la période précédente et se situe désormais au-dessus de sa moyenne sur les quatre dernières semaines, indicateur de référence du marché.

GasBuddy a également indiqué que cette demande avait atteint vendredi le plus haut niveau sur une journée en 2024, à l'exception du 29 mars.

Pour Phil Flynn, "le marché s'attend à voir les raffineurs (américains) passer la vitesse supérieure cette semaine, à l'approche de la saison des déplacements", dont le coup d'envoi est traditionnellement le jour férié de Memorial Day, qui tombe le lundi 27 mai cette année.

tu/spi