L'Égypte a déclaré dimanche qu'elle interviendrait en faveur de la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice, en invoquant l'ampleur croissante des opérations israéliennes à Gaza et leur impact sur les civils.

Cette décision met en évidence les tensions croissantes entre les deux voisins, alors que l'opération israélienne dans la ville frontalière de Rafah met à l'épreuve les accords à long terme et la coopération en matière de sécurité.

"L'annonce de l'intervention dans cette affaire intervient à la lumière de l'expansion de la portée et de l'ampleur des violations israéliennes contre les civils à Gaza", a déclaré le ministère égyptien des affaires étrangères, sans préciser ce qu'impliquerait l'intervention. L'Égypte a déjà présenté des arguments dans cette affaire.

L'Afrique du Sud a demandé vendredi à la Cour d'ordonner à Israël de se retirer de Rafah dans le cadre de mesures d'urgence supplémentaires dans une affaire en cours qui accuse Israël d'actes de génocide.

Des sources de sécurité égyptiennes ont déclaré à Reuters que des responsables égyptiens avaient fait savoir à Israël qu'ils blâmaient ses actions pour les relations bilatérales tendues et l'échec des négociations sur le cessez-le-feu que des délégations du Hamas, d'Israël, des États-Unis, de l'Égypte et du Qatar avaient tenues au Caire.

Le Hamas, le groupe militant palestinien qui gouverne Gaza, a salué la démarche du Caire auprès de la CIJ.

"Nous apprécions l'annonce par la République arabe sœur d'Égypte de son intention de se joindre au procès intenté par la République d'Afrique du Sud", a déclaré le Hamas dans un communiqué.

Interrogé sur le traité de 1979 entre les deux pays à la lumière de l'opération de Rafah, le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré dimanche que le traité entre les deux pays était nécessaire pour garantir la sécurité et qu'il prévoyait des mécanismes pour traiter toute violation, sans entrer dans les détails.