par Caroline Valetkevitch

L'Egypte est depuis mardi le théâtre de violentes manifestations organisées pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak et les incertitudes qu'elles provoquent ont affecté la tendance vendredi se traduisant par une hausse de 24% l'indice VIX de la volatilité, surnommé l'indice de la peur. Jamais depuis mai dernier, cet indice n'avait autant progressé en une journée.

Au centre des préoccupations des traders, figure la crainte de voir ce mouvement faire tache d'huile vers d'autres pays du Proche-Orient où se situent les plus gros exportateurs pétroliers du monde. Vendredi, les cours du brut ont terminé en hausse de plus de 4%.

"Tant qu'il y aura des incertitudes relatives à ces troubles, les marchés en subiront les conséquences et la situation ne va pas s'améliorer du jour au lendemain", souligne David Kelly de JPMorgan Funds à New York.

Ces éléments pourraient même servir de déclenchement à un mouvement de correction, poursuit-il.

Vendredi, le Dow Jones, qui affichait jusque là huit semaines consécutives de hausse, a terminé la semaine sur un recul.

CONSOLIDATION

On pourrait assister lundi à un rétablissement rapidement suivi d'un mouvement de consolidation.

"La recommandation que je fais à mes clients, c'est que, s'ils ont des positions bénéficiaires, en particulier sur des titres de deuxième ordre qui ont tiré parti du QE2 (le deuxième cycle d'assouplissement quantitatif de la Fed), il est temps de prendre ses bénéfices et de s'intéresser aux grandes valeurs industrielles, celles qui n'ont pas autant progressé", explique Matt McCormick, gestionnaire de portefeuille chez Bahl & Gaynor.

Selon Craig Peskin, chartiste de MF Global, les investisseurs surveilleront de près deux niveaux techniques sur le S&P 500, à 1.271 et 1.263.

Les hausses affichées au cours des dernières semaines doivent beaucoup à l'optimisme suscité par les résultats pour les trois derniers mois de 2010. Or, les chiffres décevants communiqués vendredi par Ford et Amazon.com ont tempéré l'enthousiasme ambiant.

Dans l'ensemble, les trimestriels publiés sont supérieurs aux attentes, mais les analystes n'ont aucune certitude sur la viabilité de la tendance. Pour l'heure, 71% des entreprises du S&P 500 qui ont fait part de leurs résultats ont battu le consensus.

La semaine prochaine, 102 d'entre elles passeront sur le grill, dont Dow Chemical et United Parcel Service.

En plus des résultats attendus, l'attention se portera sur les chiffres de l'emploi, talon d'Achille de l'économie américaine. Certes le taux de chômage a diminué en décembre à 9,4% contre 9,8% un mois plus tôt, mais pour la plupart des économistes, les progrès sur le front de l'emploi seront lents.

Nicolas Delame pour le service français