Londres (awp/afp) - Le géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever a publié jeudi un chiffre d'affaires en hausse, tiré par un relèvement de ses prix pour absorber l'envolée des coûts de production, mais les volumes de ventes stagnent.

Les recettes du premier trimestre ressortent en hausse de quasi 12% à 13,8 milliards d'euros.

Le trimestre a été marqué par "des augmentations importantes des coûts de production qui se sont encore accélérées au cours des trois premiers mois de l'année avec (...) la guerre en Ukraine", a résumé le directeur général Alan Jope dans un communiqué.

Le groupe s'attend à ce que ces coûts continuent à augmenter fortement tout au long de l'année, à cause du conflit en Ukraine et de "l'inflation des matières premières" qu'il engendre.

Unilever gagnait 0,49% à 3.595 pence à la Bourse de Londres jeudi vers 11H40 GMT.

Unilever se dit contraint de répercuter cette envolée sur ses prix, "ce qui a un certain impact sur le volume". Les ventes sous-jacentes du groupe, soit hors effet de change, ont augmenté de 7,3% sur le trimestre, avec une hausse des prix de 8,3% mais une baisse du volume de 1%.

Le groupe aux plus de 400 marques, connu pour les savons Dove, les déodorants Axe, les soupes Knorr ou les glaces Magnum, prévoit que la croissance de ses ventes sous-jacentes pour l'ensemble de l'année sera dans la partie haute de la fourchette 4,5%-6,5% précédemment annoncée.

En revanche, l'accélération des coûts au deuxième semestre pèsera sur ses marges, que le groupe espère pouvoir rétablir au cours de 2023 et 2024 "alors que les conditions de marché reviendront à la normale".

"Les hausses de prix sur tous les produits, des détergents à l'alimentation, frappent durement les consommateurs et Unilever", commente Laura Hoy, analyste chez Hargreaves Lansdown. Et "de nouvelles hausses sont à l'agenda alors que l'inflation continue de peser".

La situation pousse Unilever à "chercher l'équilibre entre répercuter les hausses de coûts de production et empêcher les clients d'abandonner complètement ses produits" au profit des marques distributeur, poursuit-elle.

Récemment sous pression d'actionnaires qui questionnent sa stratégie après une tentative de rachat avortée, Alan Jope a indiqué que le groupe "continuait à remodeler son portefeuille dans des secteurs à forte croissance" et progresse sur sa réorganisation structurelle prévue pour le 1er juillet.

Unilever avait dévoilé fin-janvier une réorganisation comprenant la suppression d'environ 1.500 postes d'encadrement et l'organisation "autour de cinq types d'activité": beauté et bien-être, hygiène personnelle, entretien de la maison, nutrition et glaces.

afp/rp