Leader en Europe dans le tourisme, TUI (Touristik Union International) est cotée en Allemagne. Il faut savoir que jusqu’en 1990 il s’agissait d’un groupe industriel dont toutes les activités ont été liquidées pour racheter des agences de voyages. Désormais, le groupe dispose de 3500 agences de voyages, 285 hôtels, 10 navires de croisière mais c’est aussi la 4ème plus grande compagnie mondiale de porte-conteneurs.

TUI réalise désormais plus de 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires provenant essentiellement d’Allemagne (22%) et du reste de l’Union Européenne (54%). Le groupe a été l’un des premiers à subir de plein fouet la crise comme en témoigne la chute de son chiffre d’affaires en 2009 qui est passé à 13 milliards d’euros contre plus de 18 milliards d’euros en 2008. Mais depuis, les marges semblent se stabiliser et le résultat net devrait retrouver des couleurs au fil des prochaines années. La situation financière quant à elle n’a pas tellement évolué, la société a toujours un peu plus de 2 milliards d’euros d’endettement, une donnée normale pour un groupe qui investit « lourdement » dans des actifs immobiliers. Le groupe est d’ailleurs comparé à Accor, Club Méditerranée ou encore Carnival (spécialisé dans les croisières).

Même si son activité et ses perspectives de croissance ne font pas rêver les chercheurs de « pépites », TUI dispose d’une certaine solidité dans le temps d’autant plus qu’elle prévoit de poursuivre sa politique actionnariale en versant régulièrement des dividendes. En 2010, le rendement n’était certes pas exceptionnel mais en 2011, le dividende prévu est de 0.7 € puis 1 € en 2012 et 1.2€ en 2013. Une stratégie qui pourrait au fil du temps lui permettre de fidéliser ses actionnaires.

Concernant les récents problèmes qu’ont rencontrés les pays du Moyen-Orient, ils n’ont eu finalement que peu d’incidence sur les comptes des tour-opérateurs. A titre d’exemple, TUI Travel qui est une filiale de TUI a eu un manque à gagner estimé à 30 millions d’euros. Mais le groupe a proposé une offre alternative vers d’autres destinations. La France et la grande Bretagne ont été les marchés les plus impactés par ces évènements. Peter Long (Directeur Général) a annoncé que ses estimations de résultat restaient inchangées dans la mesure où Airline Corsair et Canadian business Sunwings ont réalisé de meilleurs résultats que prévu. Finalement, c’est l’envolée du prix du pétrole qui va gonfler les couts pour la société même si l’on estime à 94% sa couverture qui devrait être de « seulement » 50% d’ici l’hiver.

Enfin, l’actualité qui anime le titre ces dernières séances est la rumeur qui circule concernant l’intérêt de certains investisseurs sur la cession d’une de ses activités de transport de containers Hapag-Lloyd. La cession n’a pour le moment par été officiellement validée par TUI qui poursuit son projet d'introduction en bourse pour cette activité, évaluée entre 2.8 et 3.5 milliards d’euros.

L’engouement acheteur renait donc autour du titre TUI qui a perdu plus de 16% de sa valeur depuis le 1er janvier contrairement aux indices de référence qui ont gagné plus de 5%. Cette sousperformance peut s’expliquer par la crainte des investisseurs d’une chute de l’activité avec les évènements du Moyen-Orient et la flambée du pétrole. Mais pour le moment, ces deux facteurs n’ont que peu d’impact sur les comptes et l’on pourra donc profiter de ce repli pour acheter une première ligne de TUI en portefeuille.

En effet, le timing semble opportun dans la mesure où l’action revient au contact d’une oblique de soutien vers les 8.36 EUR. La pression acheteuse revient permettant à ce niveau d’être désormais considéré comme majeur. Une poursuite de la dynamique de fond haussière est donc à privilégier avec pour premier objectif 9.49 EUR qui coïncide avec le point de croisement des moyenne mobiles à 50 et 100 jours. A plus longue échéance, on pourra viser les plus hauts annuels vers 11 EUR.